L’affaire commence par un article finement intitulé « Juan Branco, itinéraire d’un enfant gâté devenu activiste sans scrupule » (Le Figaro, 18 février 2020). Aurélie Filipetti, ex-ministre de la Culture sous François Hollande, y déclarait que Juan Branco avait exigé d’être son directeur de cabinet et avait « vrillé totalement » quand elle avait refusé.
Un jeu de massacre réjouissant
Problème, Juan Branco avait archivé les messages téléphoniques de ses conversations avec la toute fraîche ministre d’alors. Celui-ci, par exemple, où on entend distinctement Aurélie Filippetti prier elle-même « l’activiste sans scrupule » de devenir son « directeur de cabinet » :
Aurélie, @aurelifil, je ne t’ai jamais enregistrée à ton insu parce que tu avais refusé que je sois ton directeur de cabinet.
C’est toi qui m’a laissé un message vocal enregistré, me demandant d’être ton directeur de cabinet. pic.twitter.com/ntmsKAhnKY
— Dr Juan Branco ✊️ 布蘭柯 (@anatolium) February 19, 2020
[EDIT : le fait, comme on me le signale, que Filippetti ait appelé Branco avant d’être ministre ne change rien à l’affaire : un, elle parle bien de « directeur de cabinet » (un directeur de cabinet de campagne, ça n’existe pas) ; deux, c’est bien Filippetti qui est venue cherché Branco, et non l’inverse comme elle le laisse entendre, pour aider le camp socialiste à prendre le pouvoir ; et trois, c’est elle qui l’a jeté comme un malpropre une fois devenue ministre, d’où la colère compréhensible de l’intéressé.]
Décidément, la révolte populaire entamée il y a plus d’un an avec les Gilets jaunes, et en phase ascendante quoiqu’en disent les médias de propagande, n’en finit pas de faire rouler les têtes du vieux monde pourri dans le son de la honte et du ridicule. Après Apolline de Malherbe, les langues de vipère de LCI, les pisse-propagande du Monde, du Figaro, de BFMTV et consorts, après Benjamin Griveaux et les députés LREM à la moindre de leurs pitoyables interventions… voilà maintenant que c’est la si innocente et si probe Aurélie Filippetti qui boit la tasse ! Plouf.
Nous autres, impatients du monde d’après, ne pouvons que nous frotter les mains devant ce réjouissant jeu de massacre. À qui le tour ?