Aux États-Unis, la violence armée s’exerce d’abord contre soi-même

La violence armée aux États-Unis procède d’abord de l’autodestruction : en 2015, 60% des morts par balle était des suicides.

Le spectacle des meurtres de masse, les fusillades dans les écoles et autres lieux publics américains, sont de fait une sorte d’arbres médiatiques qui cachent la forêt d’un véritable désespoir existentiel.

On remarquera d’ailleurs que la plupart des meurtriers de masse américains agissent, à l’instar des extrémistes islamistes, comme des meurtriers kamikazes : quand ils ne se suicident pas eux-mêmes sur les lieux de leurs crimes, ils s’offrent en victime expiatoire aux balles des policiers.

Une guerre contre soi-même

Dans un article publié sur le webmagazine Consortium News – « En guerre contre nous-mêmes » – le journaliste américain Will Porter relève que ce fléau de l’auto-mutilation est particulièrement flagrant chez les anciens combattants revenus traumatisés, culpabilisés, détruits, de ces conflits armés que mènent les États-Unis avec le reste du monde. En 2014, ces anciens combattants, qui représentent 9% de la population US, représentaient 16% des suicides.

Mais comment expliquer les 84 autres pour cent de suicides par balles aux États-Unis, sinon par ce qui pourrait bien apparaître comme une sorte de pulsion collective d’auto-destruction ?

Will Porter :

« Les facteurs contribuant aux meurtres de masse, aux fusillades dans les écoles et aux crimes privés sont sans aucun doute importants à étudier, mais tant que le suicide sera exclu du discours public sur les armes, les solutions authentiques seront toujours hors de portée. »

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