Trois révolutions qui bouleversent notre monde, plus une qui manque

La Liberté noyée

Trois révolutions bouleversent aujourd’hui notre monde : systémique, géopolitique, climatique. Mais une quatrième manque encore à l’appel : une révolution politique.

La révolution systémique

Depuis la grande crise de 2008, le système capitaliste dit occidental est à l’agonie, tant sur son volet économique que financier.

La machine économique capitaliste hoquète depuis des années. Ses circuits sont grippés. Ses principaux moteurs sont en panne : une croissance anémiée, une consommation en berne, une production industrielle qui ne lui appartient plus, délocalisée dans des pays tiers pour de sombres raisons d’intérêts à courte vue. L’économie de services censée suppléer à la délocalisation industrielle a fait long feu.  Enfin, cette machine économique fonctionnait essentiellement sur la surexploitation de matières premières aujourd’hui en voie d’épuisement.

Le moteur financier du système capitaliste s’est séparé de sa fusée économique, pensant vivre sa vie en parfaite autonomie. Les richesses faramineuses qui lui sont attribuées ne sont en réalité que des bulles. Les dettes explosent. Les banques ne sont plus alimentées que par des jeux de casino de plus en plus essoufflés (avec des taux d’intérêt devenus négatifs) ou mises sous perfusion d’un flot de monnaie de singe pissé sans retenue par ds banques centrales sans la moindre contrepartie en création de richesses. Un tel système est condamné à mort.

La révolution géopolitique

Les États-Unis et leurs alliés sont manifestement en train de perdre leur suprématie mondiale  en plusieurs endroits de la planète.

C’est particulièrement le cas au Moyen-Orient où l’axe Russie-Iran-Syrie a pris un net ascendant dans les conflits qui ensanglantent la région. Même Israël, tête de pont local de l’empire occidental, a beaucoup perdu de sa superbe. En Afrique, où la Chine se déploie dans un axe essentiellement commercial, la France peine à garder ses prérogatives. En Amérique latine, les frondeurs (Venezuela, Bolivie, Cuba, Équateur…) résistent aux intenses pressions de l’Oncle Sam pour y restaurer son influence contestée.

On notera que, du côté de cette révolution géopolitique, le danger semble beaucoup moins venir des pays émergents qui la mènent que des réactions de bêtes blessées des vieilles puissances qui la subissent.

La révolution climatique

Nul ne songe plus à nier la révolution climatique en cours, manifestée par un déchaînement dévastateur grandissant des éléments aux quatre coins de la planète. Et l’impuissance totale des autorités à y répondre sérieusement. « Toujours aucun plan d’urgence pour stabiliser le réchauffement climatique », constate Maxime Combes dans le tweet ci-dessous.

Des catastrophes en chaîne

Les tragédies climatiques ne frappent pas que ceux qui les subissent directement. Elles menacent aussi ceux qui s’en croient encore préservés à travers les grandes migrations climatiques qu’elles provoqueront inévitablement. L’Europe, qui se croyait encore à l’abri commence à en ressentir les premiers effets. Et ce n’est sans doute rien à côté de ce qui va advenir dans un futur désormais très immédiat.

La révolution politique

À coté de ces trois révolutions majeures qui semblent se dérouler sans que les sociétés humaines n’aient plus la moindre prise sur elles,  une quatrième fait hélas cruellement défaut : une révolution politique. Là encore, l’Occident capitaliste apparaît comme le plus dépassé par les évènements.

La vieille garde politicienne est sonnée de partout, remplacée par des détraqués (Trump, Macron…). Et les quelques figures susceptibles de redresser une situation un peu compromise (Sanders, Corbyn, Mélenchon) sont tous en voie d’être frappés par la limite d’âge. Les Français se satisferont au moins de noter l’émergence récente de jeunes pousses prometteuses dans le sillage de la France insoumise.

Pour l’heure, il faut aller dans les pays des BRICS ou assimilés pour trouver un personnel politique en place à peu près à la hauteur. Poutine a indéniablement réussi la révolution russe post-Eltsine, les dirigeants chinois maintiennent peu ou prou le cap de leur immense vaisseau malgré les secousses. Et, même s’ils ont connus des fortunes diverses, on notera que des Cristina Kirchner, Evo Morales, Rafael Correa ou Dilma Roussef sont encore largement opérationnels.

En attendant, sans cette révolution politique indispensable, il y a tout lieu de craindre que les trois autres échappent encore plus à notre contrôle et que nous soyons appelés à en subir les terribles conséquences.

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