Chaleurs d’été : le couple peut-il survivre au cul ?

Noces d'orPoser cette question (cf. titre du billet) c’est déjà y répondre par un constat : ben oui, mon général, statistiques à l’appui, le couple tient bien au-delà du seuil après lequel couple et cul font un peu moins bon ménage ensemble. Si 45% des mariages se terminent par un divorce, il en reste 55% qui tiennent bon (source : Insee).

Notons que les sociétés traditionnelles résolurent le problème par la morale ou la coutume, au besoin aidées par la loi (celle interdisant le divorce, par exemple). T’es marié, c’est pour la vie, c’est comme ça, un point c’est tout ! Pour le « reste » (suivez mon regard plus bas), y a le bordel patenté ou non, le harem, la guerre et tout le bataclan dérivatif.

Mais les sociétés modernes prétendument « libérées » eurent tôt fait l’expérience que la liberté pouvait avoir certains reliefs assez délicats à gérer. Et de fait, par delà la libération des mœurs, le couple se maintint cahin-caha bien après l’assoupissement des premiers feux sexuels. Même si les enfants des couples dits recomposés règnent en maître dans nos écoles, recomposés ou non, c’est toujours des couples.

« Quand vous aurez fini, vous serez encore avec vous-même »

Ceci vu, dites-moi donc un peu comment ils font pour tenir ?

« Alors consommez, consommez des partenaires et quand vous en aurez fini, vous serez encore avec vous-même. C’est entre choses ça, un couple. »

Dans ce commentaire laissé sur mon précédent billet, Vieilanarfatigué touchait juste : eh non, un couple, ça n’est pas seulement du cul, mais aussi du sen-ti-ment. C’est pour confondre les deux, sans doute, que les couples réunis précocement se séparent un peu plus vite.

Et pour avoir enfin admis, sinon compris la distinction, que les couples — comment dire ? — de « seconde main » durent souvent un peu plus longtemps.

Maintenant, faut gérer les deux, cul et sentiment, et là, comme on l’a vu, c’est coton ! N’y revenons pas !

« À quoi cela sert-il d’étaler tous les non-dits ? »

« Quelle mode imbécile. À quoi cela sert-il d’étaler tous les non-dits ? À rien, en fait. »

Diabolosatanas, autre commentateur, a bien sûr raison. Il y a un seuil au-delà duquel le petit humain est bien en peine de gérer et de supporter ses propres pulsions, ses propres désirs, ses propres contradictions. Cette partie obscure mais si terriblement bouillonnante de chaque être, qui heurte la conscience de tous ceux et celles qui en sont affligés.

Et que nous nous brûlons à vouloir nommer par des mots. Quelles que soient les solutions adoptées (ou non) par chacun, nous nous retrouvons bien avec nous-mêmes, pétris de cette envie de l’autre, liés par cet écheveau de fils tissés au fil du temps, que les histoires de cul ne parviennent pas à rompre.

Le couple, finalement, c’est peut-être quelque chose au-delà des mots, du domaine de l’indicible et des mystères de la nature humaine. Une construction baroque, de bric et de broc, si indispensable et vitale que rares sont les conjoints séparés qui ne s’empressent pas de chercher une nouvelle âme sœur.

Mais bon, tout ça est bien complexe, fatigant, et mérite quelques vacances apaisantes. Tiens, j’y cours immédiatement. En emportant avec moi ce petit « tube » pour l’été.

Notes

Ce billet fait naturellement suite à celui-ci : Le couple et le cul font-ils bon ménage ?

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.