Bataille de l’information : les réseaux sociaux renforcent leur domination

Julian Assange

Sur fond de bataille pour l’information, les David des réseaux sociaux continuent de tailler des croupières aux Goliath médiatiques. N’en déplaise aux pisse-vinaigres qui prétendent le contraire.

Les Goliaths tentent vainement de réagir. De manière si grotesque que c’en est presque pathétique. On se rappelle du Decodex lancé par deux journaleux du Monde pour traquer la fake news, le complotisme et la propagande insidieuse des Russes. Aujourd’hui, plusieurs gros opérateurs du Net comme Facebook ou Mozilla investissent des fortunes  pour ce qu’ils appellent la News Integrity Initiative. Google bricole son algorithme de recherche pour réduire la diffusion des fausses informations et autres canulars.

Seulement voilà, ça fait plus de dix ans que ça dure (mon deuxième billet de blogueur en octobre 2005 était déjà consacré au problème) et ils en sont toujours au même point mort. Wikileaks les massacre plus que jamais, non pas en multipliant les désinformations, mais en révélant les informations sensibles qu’ils auraient voulu tenir secrètes ! Les réseaux sociaux échappent à leurs propriétaires. Les hackers foutent un bordel pas possible dans leurs organisations. Quant au risible Decodex, il n’aura été aux fake news que ce que Hadopi fut aux téléchargements illégaux : un soufflet raplapla.

Les médias mainstream n’abusent que les gogos

Alors, oui, quelques esprits chagrins diront que les risques de désinformation sont aussi grands sur les réseaux du Net. Sauf que ces réseaux ont un avantage décisif sur les médias à la papa : ils sont interactifs quand les autres sont cadenassés ; la moindre fake news y est immédiatement repérée, dénoncée, vilipendée en chaîne, quand les fausses infos sont répétées jusqu’à plus soif sur les unes de nos vieux supports poussiéreux.  La fake news, c’est le risque de la liberté totale d’informer. Il est des risques qui valent la peine d’être courus.

Et, oui encore, quelques vaincus d’avance proclameront que nous sommes tous sous surveillance étroite et manipulés comme jamais. Mais de quelle surveillance, de quelle manipulation parle-t-on ? Aujourd’hui, grâce à Wikileaks, nous en savons probablement plus sur les basses manœuvres de la NSA américaine qu’elle n’en sait sur chacun de nous. En vérité, les médias mainstream n’abusent plus guère qu’une masse de gogos.

Que ceux-ci constituent encore une majorité de l’opinion et des électeurs, celle qui nous impose via les urnes des abrutis comme Trump ou Macron, on s’en fout. Les gogos majoritaires sont condamnés à errer comme âmes en peine en se plaçant toujours systématiquement du côté de ceux qu’ils estiment les plus forts ou les plus rassurants du moment. Et basculent aussitôt vers d’autres horizons quand ils sentent le vent tourner, pétainistes un jour, gaullistes dans la foulée.

Ce qu’il y a d’évident aujourd’hui, c’est que les médias mainstream dans leur totalité se foutent totalement de nous informer. Leurs seules préoccupations est de nous faire avaler leur vérité biaisée face à une réalité qui leur est de plus en plus défavorable (cf. leurs salades sur Alep, sur le Venezuela, sur la France insoumise…). Mais la résistance s’organise. En France, nous disposons d’une Coordination permanente des médias libres (CPML) qui mérite à être connue. Car pour être les plus forts, il n’y a pas trente-six solutions : il faut absolument gagner la bataille de l’information.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.