Premier tour : radicalisation et forte montée du bloc de gauche

Les feux de la passion à l’issue de ce premier tour de la présidentielle vont donc pouvoir retomber. Comparons ce qui est comparable. Je veux dire bloc par bloc. Présidentielle de 2012 par rapport à celle de 2007.

Nous tirerons de cette étude comparative trois constats et une conclusion.

1/ Stagnation du bloc de droite

En 2007, le bloc de la droite extrême et nationaliste se composait de 4 candidats : Nicolas Sarkozy (dont personne ne pouvait alors ignorer les penchants extrême-droitiers), Jean-Marie Le Pen, Philippe de Villiers et Frédéric Nihous (Chasse, pêche, nature et traditions). Au total des voix : 16 522 245 électeurs .

En 2012, le bloc de droite se limitait à la confrontation UMP-FN, plus les suffrages recueillis par Nicolas Dupont-Aignan. 16 467 698 électeurs au total.

Soit une quasi stagnation entre 2007 et 2012 avec une déperdition limitée de 54 547 citoyens : -0,33%

2/ Forte baisse du bloc du centre

Le bloc du centre est composé des partis réformistes s’appuyant sur le système actuel (Modem, Parti socialiste, Verts). Et s’apparentant également par la similitude de leurs projets.

En 2007, 16  896 897 électeurs. En 2012, les mêmes : 13 983 619 voix au total.

Soit une forte érosion de 2 913 278 âmes envolées : -17,24%

3/ Hausse et fédération du bloc de gauche

En 2007, les quatre candidats de gauche antisystème (Arlette Laguillier, Marie-Georges Buffet, Olivier Besancenot, José Bové) réunissaient un bouquet éclaté de 3 176 714 électeurs.

En 2012, les trois candidats représentant cette mouvance (Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud) rassemblaient 4 491 749 voix. Avec pour fait marquant une nette fédération de ce bloc autour du Front de gauche.

Soit un gain impressionnant, autour d’un bloc plus uni, de 1 315 035 nouveaux électeurs : +41,39%

Conclusion : un rapport de force qui se mesure… dans la rue

En conclusion, on constate une nette montée en puissance de la gauche opposée au système.[1]

Ce mouvement procède d’une radicalisation des attitudes : si le bloc de droite s’érode, c’est dans une bien moindre proportion que le bloc du centre, avec un glissement vers son extrême.

Enfin, si le bloc de gauche se fédère manifestement autour d’un projet, il est loin de pouvoir rivaliser dans les urnes, en nombre de voix, avec les deux blocs prosystème de droite et du centre.

Néanmoins, on a pu mesurer tout au long de cette campagne de premier tour, avec les manifestations publiques des différents blocs, que le bloc de la gauche était, véritablement, le seul à savoir donner de la voix… dans la rue.

Notes :

[1] Ce glissement à gauche s’observe également en pourcentage des suffrages exprimés :

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