James et Mohammed, que tout rapproche

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Ils viennent de deux coins du monde que tout, nous dit-on, oppose. Pourtant, l’un et l’autre font ou ont fait la une horrifiée des médias pour des actes que tout rapproche, de ténébreuses motivations en tout point similaires, un environnement beaucoup plus semblable qu’on voudrait nous le faire paraître.

Le premier est né dans une famille aisée des plus respectables, adepte d’une église presbytérienne. Le second a grandi dans un environnement assez strict, pieux mais culturellement émancipé, père avocat.

La Bible et le Coran comme inspiration

Tous les deux ont mené avec zèle de brillantes études. Le premier diplômé en neurosciences, le second en architecture.

Dans le pays du premier, le président élu prête serment sur la Bible. Dans la patrie du second, au nom du Coran, la charia préside à la justice.

Le pays du premier s’illustre par une application rigoureuse et intensive de la peine de mort. La patrie du second s’associe aux fatwas meurtrières lancées contre les impies ou les sacrilèges.

Le pays du premier a libéralisé le commerce des armes au nom du droit de légitime défense. La patrie du second organise des camps d’entraînement pour les justiciers de sa propre cause.

Chacun ses dieux vengeurs

If_I_were_muslim.jpgLe premier, James Holmes, vient de massacrer douze personnes et d’en mutiler cinquante-neuf autres dans un cinéma projetant un film sur l’un de ses héros vengeurs, Batman.

Le second, Mohammed Atta, pilotait, au nom de son dieu vengeur à lui, l’avion qui, le 11 septembre 2001, s’écrasa sur une des « Twin Towers » de Manhattan.

Le premier est qualifié de monstre, le second de fou de Dieu. Le premier s’identifiait vraisemblablement au Joker, l’ennemi juré de Batman, jusqu’à la pathologie. Le second visait le salut d’Allah par le martyr. Dans leurs pays respectifs, nul ne songe à les qualifier de terroristes.

L’un et l’autre ne se connaissaient probablement pas. Mais qui osera dire que rien ne les rapprochait dans le déferlement mystique de leurs folies meurtrières ?

Notes :

Traduction du texte anglais de l’affiche : « J’ai tiré sur 71 personnes, tué 12 d’entre elles. Si j’étais musulman ils m’appelleraient terroriste »

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.