Devant le cyclone en train de dévaster la filière automobile en général, PSA Peugeot-Citroen en particulier, le gouvernement Ayrault vient de se fendre d’un nouveau plan de sauvetage. Les principales mesures de ce plan visent à favoriser, à grand renfort de bonus, l’émergence de la voiture propre : électrique ou au moins hybride. Jusque là, très bien, mais…
Une conversion qui ne garantit en rien l’emploi
Le ministre Montebourg conditionne ces aides à la << pérennisation des sites de production >> sur le territoire national. On mesure l’intention : sauver les emplois. Sans doute plus encore que favoriser << la renaissance de l’automobile française >> comme le dit avec un brin d’emphase notre ministre du « Redressement productif ».
Le problème, c’est que rien dans cette aide à la conversion, de toute manière inéluctable compte-tenu de l’appauvrissement des réserves de pétrole, ne garantit en rien le maintien des emplois menacés.
Le problème, c’est qu’il n’est pas sûr que le bonus en question soit suffisant pour inciter les responsables de la filière à maintenir leur production sur le territoire. Soyez certains que ceux-là ont déjà pris leurs calculettes pour comparer avec un autre conséquent bonus : celui des coûts de productions riquiqui en Corée ou ailleurs.
Le problème, c’est que vouloir financer ces nouveaux bonus par une augmentation des malus de l’ancienne filière à essence ou gazole, revient juste à déplacer le problème sans le solutionner. En le faisant payer à des consommateurs de plus en plus serrés au gousset par l’austérité galopante.
Deux obstacles majeurs
On se souviendra que l’État français avait déjà tenté pareille conversion verte dans le domaine de l’habitat et de l’énergie propre. Avec des incitations financières au tout solaire par exemple. Incitations réduites à peau de chagrin sous les méchants coups de boutoir de cette maudite crise de la « Grande perdition ».
Car pour résoudre ses problèmes particuliers, l’État français (comme ses autres copains de la promo Gx) a d’abord deux équations bien plus vastes à solutionner :
- faire sans un plein-emploi rendu obsolète par les gains de productivité et les réels besoins des populations, et ce sans léser le moindre citoyen ;
- raccommoder le couple d’une économie réelle de plus en plus en panne sèche et d’une finance qui se la pète perso, emportée dans le maelström déclenché par les excès de ses jeux à la con.
Tant que ces deux obstacles majeurs n’auront pas été franchis, aucun plan de sauvetage, aucun « redressement productif » d’aucune sorte ne résoudra rien à rien. Encore moins les incantations ampoulées d’un ministre à appellation d’opérette.