Immolation d’un jeune homme à Lyon : de l’acte désespéré à la révolution

Les révolutions connaissent toujours leurs lots de martyrs. C’est même souvent les martyrs qui déclenchent ou précipitent les soulèvements à l’origine des révolutions.

On se souvient de Jan Palach, 20 ans, ce jeune étudiant tchèque qui s’était immolé par le feu du temps de l’oppression soviétique, précipitant les évènements du Printemps de Prague en 1969. On se souvient de Mohamed Bouazizi, ce vendeur ambulant tunisien de 26 ans qui avait fait le même sacrifice, déclenchant les premières émeutes des Printemps arabes en 2011.

Les actes désespérés se font révolutions quand ce n’est plus soi-même qu’on tue

Se souviendra-t-on de ce jeune étudiant stéphanois de 22 ans  qui vient de sacrifier sa vie devant les bâtiments du CROUS à Lyon pour des motivations politiques qui ne laissent aucun doute puisqu’il les a clairement exprimées avant son geste sur son compte Facebook [photo ci-dessus] ?

Il y a quelque chose d’accablant, de désespérant à voir des vies menées à de tels actes désespérés. Doit-on rappeler aussi tous les suicides d’agriculteurs, de salariés, de policiers… ? Le désespoir, toujours et encore…

Pourtant, on n’aurait garde d’oublier que les émeutes finissent toujours par se faire révolutions quand les désespérés comprennent que ce n’est plus soi-même qu’on tue.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.