Gilets jaunes et Joker : les deux symboles emblématiques de l’insurrection

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Aux quatre coins du monde, deux symboles emblématiques, de natures fort différentes mais complémentaires, et pour tout dire fort logiques, illustrent désormais l’insurrection populaire contre le capitalisme : le gilet jaune et le personnage du Joker.

Le gilet jaune, qu’on ne présente plus et qu’aucune campagne de désinformation des médias de propagande n’est parvenue à disqualifier, symbolise l’espoir, la détermination d’un soulèvement inscrit dans la durée puisqu’il est né en France en novembre dernier et se répand sur tous les continents.

La violence admise désormais comme arme incontournable de l’insurrection populaire

Le choix symbolique du personnage du Joker, tueur psychopathe – au service d’une vengeance populaire ! – dans le film éponyme de Todd Phillips, est lui beaucoup plus étonnant et traduit une évolution très nette de l’insurrection mondialisée entamée il y a un an par les Gilets jaunes français : la violence y apparaît désormais admise comme l’arme incontournable, indispensable du soulèvement populaire contre les ravages d’un néolibéralisme débridé.

Finie la barrière commode de la non-violence (érigée surtout par ceux qui la redoutent le plus : les oligarques en place). L’extraordinaire succès planétaire d’un film aux intentions aussi évidentes, ajouté au choix des émeutiers de se revendiquer d’un tel anti-héros hyperviolent, en dit long sur leur détermination, sinon sur leur rage.

Cette revendication soudaine de la violence par les émeutiers a évidemment tout pour inquiéter les tenants du système où qu’ils soient. Et ce n’est certainement pas la brutalité extrême choisie par ces derniers pour mater les rébellions, tant en France qu’au Liban, en Espagne ou au Chili, qui est de nature à apaiser la colère populaire. Qui sème la violence…

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