Économie : une (petite) reprise mondiale qui patine déjà nettement

À en croire leurs cris de victoire, la croissance mondiale était revenue. Oh, chiffrée seulement en petits dixièmes de points supplémentaires, mais ils étaient contents. Patatras, les dernières nouvelles montrent que la reprise patine nettement.

Les premiers chiffres inquiétants viennent d’Allemagne. En février 2018, les ventes des détails de notre grand voisin modèle sont en baisse pour le troisième mois consécutif : -0,7% alors que les économistes, ces grands prédicateurs « scientifiques », anticipaient une reprise de +0,6%.

Les données de la zone euro ne sont guère plus reluisantes : la croissance du secteur industriel s’essouffle nettement en mars. L’indice PMI qui mesure l’activité manufacturière est en nette baisse pour la troisième fois consécutive : -2 points à 56,6 points. Et la croissance des commandes à l’exportation affiche une diminution de plus de moitié depuis décembre 2017. Ce qui ne laissent pas d’étonner les « experts » de la Saxo Bank :

« La zone euro continue de dépendre fortement des exportations, tandis que le niveau de la demande y reste trop bas. La crise dans la zone euro est loin d’être terminée : l’analyse de la balance commerciale de l’Espagne et de l’Italie révèle manifestement que l’amélioration provient essentiellement d’une demande plus élevée en dehors de la zone euro et d’un affaiblissement monétaire. »

L’étonnement perpétuel des « spécialistes »

Dans ces cas-là, le processus de réactions des « spécialistes » est sempiternellement le même. Passé le moment de « surprise » et d’« étonnement » – pour ne pas parler de sidération – nos Diafoirus s’accrochent comme ils peuvent aux branchettes des excuses bidons et de l’optimisme surjoué.

Celles qui ont suivi ces annonces de médiocres augures ne s’en sont guère distinguées : la faute au temps trop froid (tiens, j’avais ouïe dire que le mauvais temps relançait au contraire les dépenses d’énergie), l’humeur d’achat des consommateurs est pourtant très bonne (c’est juste qu’ils n’achètent pas), le chômage baisse (à coups d’emplois bidons). Mais la réalité ingrate est tenace :

« Fin 2017 est apparu le concept de « croissance mondiale synchronisée/stimulation économique ». Un trimestre plus tard, les analystes commencent à comprendre qu’il n’y a pas de croissance mondiale synchronisée » (Saxo Bank).

Je ne vous embête pas plus longtemps, mais sachez que les choses ne sont pas plus encourageantes aux États-Unis et en Chine. Économie à bout de souffle aux États-Unis malgré la réforme fiscale de Trump, grave crise immobilière en Chine. Quand ça veut pas, ça veut pas.

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