
Nous vous en parlions ce matin à chaud, mais la journée de désobéissance civile menée par plus de 2000 activistes du climat ce 19 avril à Paris-la Défense a été en tout point exemplaire. Un modèle du genre qui devrait inspirer tout ce que le pays compte aujourd’hui de citoyens en pétard… et ça commence à chiffrer !
« La plus grande action de désobéissance civile organisée à ce jour en France », résume le site Reporterre qui en fait un excellent reportage. Ce vendredi mémorable, quatre sites symboliques furent quasi-simultanément bloqués tout au long de la journée :
- Total ;
- la Société générale ;
- EDF ;
- le ministère de la « Transition écologique » [rires].
L’option choisie par les manifestants fut celle de la non-violence, du sit-in passif, difficile à évacuer, avec même ce qu’il fallait de désarmante bonhommie : « La police, doucement, on fait çà pour vos enfants », « avec nous les CRS, vous savez que le temps presse », rigolaient les activistes en invitant les forces de l’ordre venues les déloger à se joindre à leurs chants.
Avouons que peu de policiers se joignirent aux chants des manifestants. Certains se laissèrent même aller à quelques désagréables gazages de lacrymo délivrés à bout portant. Mais au final, c’est tout juste si ces pauvres pandores ne paraissaient pas empruntés quand, très visiblement à bout de souffle comme le remarquèrent les manifestants, ils entreprirent de refouler les trouble-fêtes.
Une stratégie offensive sur ce qui leur fait mal
Ce 19 avril, les activistes du climat l’emportèrent sur tous les tableaux :
- une action redoutablement efficace contre des symboles détestables du système ;
- une non-violence et une bonhommie communicative propres à faire pencher l’opinion publique en leur faveur ;
- une stratégie de guérilla qui perturbe considérablement la machinerie répressive lourdingue du pouvoir.
De fait, les Gilets jaunes et autres citoyens à juste titre révoltés seraient bien inspirés de calquer la stratégie de leurs prochains actes sur celle des activistes du climat de ce 19 avril :
- désigner les villes-phares des différents actes suffisamment à l’avance ;
- désigner les cibles précises de chaque acte de blocage au tout dernier moment :
– raffineries pétrolières ;
– sièges des multinationales les plus prédatrices ;
– centres commerciaux ;
– préfectures, casernes et logements de policiers et de gendarmes ;
– Assemblée nationale, Sénat, Élysée ;
– sièges et domiciles des oligarques qui tirent les ficelles de cette vaste arnaque…
=> Lire le reportage de Reporterre