Pourquoi Tulsi Gabbard ne sera pas la prochaine présidente US

L’élection présidentielle US de 2020 approche à grand pas. Les préparatifs de campagne battent leur plein dans chaque camp. Mais certains candidats à la candidature partent déjà battus d’avance : la démocrate Tulsi Gabbard, par exemple.

Tulsi Gabbard, députée du deuxième district d’Hawaï au Congrès, a pourtant tout pour plaire aux partisans du camp progressiste. Plutôt avenante de sa personne, elle avait soutenu la signature de l’accord de paix avec l’Iran en 2015, appuyé la candidature de Bernie Sanders en 2016.

Officier de la Garde nationale ayant combattu en Irak (un gage de patriotisme aux États-Unis), elle présente cependant un programme ouvertement anti-guerre, promettant de « mettre l’accent sur la question de la guerre et de la paix » afin de « mettre fin aux guerres de changement de régime qui ont coûté la vie à beaucoup trop de personnes et porté atteinte à notre sécurité en renforçant des groupes terroristes comme Al-Qaeda ».

Tulsi Gabbard avait précédemment appelé à la fin de la « guerre illégale visant à renverser le gouvernement syrien ». Aujourd’hui elle dénonce le projet de guerre « dévastatrice » contre l’Iran en en désignant d’avance les responsables : « B-O-L-T-O-N » (John R. Bolton, Conseiller va-t-en-guerre à la Sécurité nationale US), l’israélien Netanyahou, l’Arabie saoudite.

Tirs de barrage de l’État profond contre la trublionne

Bref, Tulsi Gabbard cumule tout ce qu’il faut pour que l’État profond US déclenche les tirs de barrage qui interdiront à la député hawaïenne toute chance de figurer dans la course finale à la prochaine présidence américaine.

Le tir de barrage médiatique pour commencer, déjà largement engagé :

« La campagne de Tulsi Gabbard est orchestrée par les apologistes de Poutine » (The Daily Beast).

La chaîne ABC a embrayé en s’interrogeant perfidement sur l’étrange « douceur » de Tulsi à l’égard de Poutine. NBC News a publié un article révélant que « les experts qui surveillent les sites Web et les médias sociaux liés à la Russie ont été témoins du lancement d’une éventuelle campagne de soutien au démocrate hawaïen Tulsi Gabbard ». Manipulation largement démontée depuis par le journaliste indépendant Glenn Greenwald (celui qui vient de démontrer une autre manipulation contre un candidat trublion, le brésilien Lula), mais trop tard le mal de la malveillance est fait.

Le tir de barrage des instituts de sondage est lui aussi lancé : ceux-ci donnent déjà un candidat beaucoup plus « respectable », Joe Biden, comme favori des primaires démocrates (rappelez-vous comment nos médias et nos instituts de sondage nous ont imposé Macron).

La démocratie US n’existe que pour les naïfs qui y croient

Dans un empire vacillant et bouleversé, comme on l’a vu pour Trump en 2016, les tirs de barrage médiatiques et sondagiers ne suffisent pas toujours à enrayer l’engouement d’électeurs américains excédés pour qui leur promet, faussement ou de bonne foi, de mettre fin à des aventures guerrières ruineuses. Mais un autre tir de barrage, autrement plus dissuadant, se déclencherait aussitôt contre Tulsi Gabbard : le tir de barrage financier qui interdit aux candidats gênants de mener la moindre campagne leur permettant d’être élus, comme s’en rendit compte à quatre reprises le célèbre défenseur des consommateurs américains, Ralph Nader.

Vous pouvez conclure de tout ceci, sans risque de vous tromper, que Tulsi Gabbard (qui n’a pas la fortune personnelle d’un Trump pour pallier au tir de barrage financier) n’a strictement aucune chance d’être la prochaine présidente élue des États-Unis (ou alors sauf à mettre beaucoup d’eau dans son vin comme un certain Obama). La raison en est toute simple : la démocratie américaine n’existe que pour les naïfs qui s’entêtent à y croire comme on croit au père Noël, ou comme on gobe les promesses de candidats « respectables » présélectionnés par le système.

=> Lire Tulsi Gabbard Pushes No War Agenda… And The Media Is Out To Kill Her Chances (Zero Hedge)

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