T’AS PAS CENT BALLES ?

((/public/Versailles.jpg|Versailles.jpg|L))C’est drôle, toute cette pesante mise en scène, tous ces ors déployés, tout ce couteux falbala versaillais (avec une fois de plus, dans les travées, les indécrottables socialistes). Tout ça pour en arriver à quoi ? À l’annonce de l’ouverture d’un emprunt national pour financer la dett… pardon,  »« nos priorités nationales » » !

Les rentrées fiscales se font la malle. La sécu plonge du nez pour cause de cotisations en chute libre. Les placements des infortunées classes moyennes (livret A) voient leur taux de rémunération fondre comme glace des pôles (de 4% à 1,5% en moins d’un semestre). La dette publique s’hypertrophie (le déficit dépassera plus de 7% du PIB 2009 selon le ministre Woerth, quand le maximum originel imposé par l’Union Européenne était il y a peu de 3%.) Les finances publiques sont si exsangues qu’on se demande où ils vont trouver les dizaines de milliers de postes de fonctionnaires qu’ils entendent encore et encore supprimer. __Le Président en clampin assailli par les huissiers__ Et eux, pouf, qu’est-ce qu’ils font ? Ils empruntent toujours plus ! La fuite en avant paniquarde ! Ils vont évidemment « garantir » tout ça dur de dur. Promettre monts et merveilles aux gogos hypnotisés par l’appât du premier gain qui passe. Ou trépasse (rappelez-vous l’affaire des emprunts russes). Les intérêts à payer, les mensualités, ils vont aller les chercher comment ? Avec les dents, comme la croissance ? À Versailles, notre pauvre président (vous êtes toujours là, les socialistes ? ), avait tout du clampin assailli par les huissiers, en appelant désespérément à une de ces officines de crédit usuraire pour régler son monumental solde d’impôts ou ses dettes. N’importe quelle banque sérieuse (en existe-t-il encore ? ) sait distinguer l’emprunt « pour la consommation », ou mieux pour un investissement constructif, de la demande de fonds désespérée souscrit par un ménage aux abois pour combler un déficit cruel de trésorerie. Dans ce dernier cas, chacun sait bien que c’est reculer pour mieux sauter. __Une formidable idée d’investissement !__ Si encore, le président Sarkozy avait accompagné son idée d’emprunt national aux citoyens d’un projet innovant pour le pays. Mais là, rien, le vide sidéral ! Un vague catalogue d’idées générales, creuses et convenues. On n’emprunte pas pour lancer un projet du futur, mais pour tenter de sauver un édifice du passé qui prend la flotte de partout et file droit par le fond ! En réalité, cet appel à un emprunt national signe l’aveu d’échec des plans de relance précédents. Après avoir grillé en pure perte la planche à billets, voilà qu’on mendie en désespoir de cause l’aide des citoyens. T’as pas cent balles ? Dernière étape avant baisser de rideau. Si quelqu’un a de l’argent à perdre, qu’il l’investisse dans cet « emprunt national ». Juste au début de l’effondrement généralisé, de la défaillance des puissances publiques, au moment où des États comme la Californie sont en instance d’être mis en cessation de paiement… Formidable comme idée d’investissement !

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.