La nouvelle tourmente financière mondiale fait rage

Regardez bien, Mesdames, Messieurs, regardez bien. Les évènements se précipitent. Nous entrons dans un nouveau stade de cette Grande Crise qui nous ronge la vie mondialisée depuis bientôt trois ans.

Inventaire vertigineux :

  • l’Irlande au fond du trou, pressée par ses partenaires européens de demander une aide, mais qui freine des quatre fers sachant le prix exorbitant à payer (au FMI et consorts) ;
  • le Portugal qui laisse entendre qu’il ne pourra probablement pas s’en passer, lui, de cette aide ;
  • la Grèce claironnant qu’elle n’aura pas besoin de restructurer sa dette abyssale… mais prévenant aussitôt qu’elle devra en étaler les remboursements, ce qui revient strictement au même ;
  • l’Espagne, l’Italie qui serrent des fesses de plus en plus flasques, mais pour combien de temps ?

Une Union européenne en charpies

Regardez bien, Mesdames, Messieurs, l’attitude tout autour des grands rapaces déplumés jouant à croire qu’ils ont échappé à la propagation des métastases de la Grande Crise :

  • l’Allemagne drapée dans son splendide isolement moral, de plus en plus soucieuse d’imposer son orthodoxie financière à l’Union européenne en charpies, quitte à couper les branches pourries citées ci-dessus ;
  • la France qui s’accroche comme une désespérée au train allemand en essayant d’échapper à la vindicte des agences de notation internationales, et à la contagion des malades alentour ;
  • l’Union européenne soi-même, qui plastronne comme elle peut, mais n’est pas fichue de boucler son budget 2011.

Pas mieux ailleurs

Élevons encore un peu notre point de vue et balayons d’un regard interloqué ce paysage désolé ;

  • les États-Unis d’Amérique, se défendant de faire baisser artificiellement leur dollar pour relancer leur économie à la ramasse, mais en lâchant de leurs planches à billets de nouveaux milliards comme s’il en pleuvait ;
  • les pays émergents (Brésil, Inde…) se recroquevillant sous ces pluies acides de dollars imaginaires lâchées par le maître américain de l’Empire ;
  • la Chine passant du jaune solaire au cramoisi apoplectique tant sa machine économique est en dangereuse surchauffe.

Aux frais des laissés-pour-compte

Stop ! N’en jetons plus ! Redescendons sur terre avec prudence. Respectons les paliers de décompression pour que ne nous sifflent pas aux oreilles :

D’ailleurs, n’entendez-vous pas les ricanements imbéciles de ce système financier privé qui se croyait sorti d’affaire et refuse de voir que l’agonie de ses sauveurs d’hier va l’entraîner lui aussi, à son tour, par le fond. À moins que ce ne soit l’inverse, mais bof, quelle différence tant le résultat est calamiteux ?

Ouf, nous revoilà les pieds bien au chaud dans notre nid douillet. Entrez, faites comme chez vous. Un soleil timide a succédé aux jours de pluie battante. Allons de ce pas cultiver notre jardin avant que la froidure de l’hiver nous rattrape.

A propos de Pierrick Tillet 3377 Articles
Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.