Banques : le Comité de Bâle met de l’eau dans sa piquette

Le Comité de Bâle et ses fameux accords, vous vous rappelez ? C’est cet organisme qui avait décidé en 2010 de durcir les règles de liquidités bancaires pour que les banques ne se retrouvent plus dans la situation calamiteuse de 2008 et puissent faire face à un nouveau tsunami financier pendant au moins 30 jours.

Bref, les chères officines devaient augmenter d’urgence leur ratio de liquidités sonnantes et trébuchantes et ne plus se contenter de brandir leurs actifs pourris en guise de garanties.

Des actifs liquéfiés

Eh bien, figurez-vous que ledit Comité de Bâle vient de mettre pas mal de flotte dans ce qui n’était déjà qu’une pâle piquette.

Les banques avaient jusqu’au 1er janvier 2015 pour satisfaire à ces nouvelles exigences de précaution. Elles ne sont plus tenues aujourd’hui de n’en réaliser que 60% à cette échéance pourtant lointaine et auront jusqu’à 2019 pour étaler le restant. Autant dire à la Saint Glinglin !

Mieux (ou pire) encore, l’éventail des actifs a été étendu à de vulgaires reconnaissance de dettes titrisées (actions, prêts immobiliers, dettes d’entreprises…). Bref, des actifs en voie de liquéfaction plutôt que des liquidités !

Comme si je prêtais 1000 euros aux fauchés que vous êtes et que j’aille payer mon bifteck avec votre reconnaissance d’une dette que vous ne serez jamais fichus de me rembourser. Tête du boucher !

Une bonne nouvelle

Inutile de vous dire que ces « assouplissements » ont été consentis sur l’aimable mais pressante pression de banques elles-mêmes. Et que cela ne témoigne en rien de leur puissance, mais de leur impuissance chronique à se réalimenter en vraies liquidités. Quant au Comité de Bâle ! Confier la régulation des banques à un organisme siégeant en Suisse et composé de… banquiers, fallait oser !

Compte-tenu des délais considérés (2015, 2019, faites vos jeux !) et des menaces immédiates qui pèsent sur leurs têtes (les crises de dette, la récession généralisée, les bulles à destruction massive comme celle des prêts étudiants US…). Autant dire que nos chères officines marchent sur d’explosives poudrières.

Remarquez, c’est relativement une bonne nouvelle, puisque aucune sortie de crise, aucune « Grande mutation » ne seront possibles tant que les mères maquerelles financières n’auront pas mordu la poussière.

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