Effondrement des partis politiques européens pro-système confirmé après les élections en Bavière

La défaite en Bavière de la coalition au pouvoir péniblement mise sur pied par Angela Merkel consacre un effondrement politique systémique généralisé en Europe.

Une perte brutale de la majorité absolue dans un land qui lui est traditionnellement favorable, telle est la cinglante paire de claques subie par la formation CDU/CSU de la chancelière. Pas mieux pour le second couteau émoussé de la coalition, le SPD, qui se mange un score inédit à la Benoît Hamon avec moins de 10% des voix.

On passera rapidement sur le détail des résultats de cette élection finalement très germano-allemande  – les Grünen (Verts teutons) y effectuent une remontée notable (17%), les extrêmes-droitistes de l’Afd une percée significative (16%).

Résultats élections Bavière 2018 (colonne de droite : évolution par rapport à 2013)

Vous dire qu’on déplore ce chaos serait exagéré

On tirera de ce dernier scrutin localisé une conclusion significative au niveau de ce qui se passe dans un nombre grandissant des pays de l’Union européenne, à savoir un effondrement des partis pro-systèmes, ce qui  les rend quasi ingouvernables :

  • en Espagne ;
  • en Italie;
  • en Autriche ;
  • en Belgique ;
  • en Hongrie ;
  • en Pologne…
  • … et maintenant en Allemagne.

Rien sur la France ? Allons voyons, faut-il vous faire un dessin : une valse de démissions gouvernementales précipitées, jusqu’à celle d’un ministre de l’Intérieur (2nd personnage de l’État ) bafouant le refus de son président. Et toujours pas de reformation d’un gouvernement plus de treize jours après ce coup de grisou.

Ce scénario de l’effondrement politique généralisé est conforme au scénario que nous avions anticipé :

  • une implosion de l’artificiel bipartisme d’alternance (ils défendent les mêmes intérêts privés) ;
  • un recroquevillement sur des coalitions de survie imposées par les circonstances (qu’est-ce que LREM sinon une coalition de tristes tocards ?) ;
  • une montée de l’exacerbation populistes de droite comme de gauche (mais hélas plutôt de droite) ;
  • une désintégration finale des différents pouvoirs pro-européens.

Vous dire qu’on déplore ce chaos serait exagéré.

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