Démontage d’une CheckNews de Libé sur l’affaire des gendarmes pointant leurs armes à feu sur des manifestants

Que les médias de propagande tentent de tirer d’affaire les ultimes défenseurs de leur ordre menacé est de bonne guerre, mais ne justifie pas le n’importe quoi. Ainsi du CheckNews de Libération pour dédouaner les forces de l’ordre de leur responsabilité dans l’affaire des armes à feu pointées sur un véhicule lors de l’acte 26 des GJ à Nantes le samedi 11 mai.

Résumé de l’affaire : après un contrôle brutale sur un conducteur paniqué lors de l’acte 26 du 11 mai à Nantes, trois gendarmes ont finalement sortis leurs armes à feu pour viser, nous dit-on, le conducteur qui menaçait de forcer un barrage.

Dans un CheckNews dont il a le secret, Libération tente de désamorcer l’affaire en analysant trois vidéos de la scène (NB : je n’utilise sciemment que les documents publiés par Libé).

  • Dans la première vidéo (source : Yahoo), on voit un véhicule brutalement contrôlé par des gendarmes qui en ouvrent les portes ; repoussés par des manifestants à pied – « il y a des enfants derrière ! » – les gendarmes rebroussent chemin ; le véhicule démarre, mais, contrairement à ce qu’affirme le tweet ci-dessous, ne fonce pas sur les forces de l’ordre, mais s’arrête rapidement sur le côté droit, à bonne distance des gendarmes sur le reculoir.

  • Dans la seconde vidéo (source : Line Press), on voit des policiers pointer leurs armes à feu sur le véhicule ; mais ce dernier ne fonce pas sur eux, comme écrit sur le tweet ci-dessous, il recule (minute 0:15) ; circonstance aggravante : entre les gendarmes et le véhicule , il y a une manifestante à pied et sans arme, première visée par les forces de l’ordre.

  • On arrive au plus pitoyable de l’argumentation CheckNews de Libé : non, nous explique le journal de Patrick Drahi, les enfants n’étaient plus dans le véhicule visé par les policiers ; ils étaient descendus entretemps avec leur mère… et le conducteur ! On notera sur la vidéo ci-dessous que les passagers du véhicule descendent après que le véhicule ait reculé (minute 0:13), c’est-à-dire après que les gendarmes l’aient visé de leurs armes à feu (cf. vidéo précédente) !

On n’épiloguera pas sur le pathétique d’une telle argumentation : en quoi viser d’une arme à feu un véhicule non menaçant sans enfant est-il plus excusable que si les enfants en étaient encore passagers ?


EDIT – Une vidéo plus longue, prise sous un autre angle, éclaire la scène :

  • les flics nassent et gazent des véhicules bloqués  ;
  • l’interpellation du véhicule noir par des policiers ouvrant la porte du véhicule est extrêmement brutale.

Et il faudrait s’étonner que des conducteurs aient des réactions de panique ! Le conducteur du véhicule noir est effectivement de ces personnes terrorisées. À un moment, il fonce en avant (minute 6:50). Mais il est aussitôt arrêté par les manifestants à pied, avant d’amorcer son mouvement de recul. À aucun moment, il ne menace vraiment les rangs des forces de l’ordre.

Est-il venu, avec femme et enfants, dans l’intention de charger les forces de l’ordre avec sa voiture ? Bien sûr que non. Pas plus d’ailleurs que les autres véhicules nassés et gazés. Par leur extrême brutalité, les forces de l’ordre portent l’entière responsabilité de ces inévitables débordements.

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