
Ce qui frappe lorsque vous vous baladez dans le village de Camboulit, après le calme paisible des veilles demeures quercinoises et la solitude des rues, c’est le nombre de voitures qui y stationnent.
Ne hurlez pas trop vite à l’invasion automobile. Ce signe est encourageant. Il indique que les maisons joliment rénovées de ce vieux village abrite les âmes que vous ne croisez pas dans les rues (faut dire, la météo !). Et qu’en cette arrière-saison automnale, ces maisons sont occupées à l’année et non plus par des touristes de passage.
De 257 habitants en 2017 à 524 aujourd’hui
Je fais des sauts à Camboulit depuis plus de 30 années et jamais je n’ai vu ce vieux village aussi peuplé. Camboulit revit. Ainsi la population du village est passée de 257 habitants en 2017 à 524 aujourd’hui. Pas encore de boulanger ou d’épicier, mais déjà un salon de coiffure, une cave à vins et une salle de sport. La migration rurale vers les villes est donc en train de s’inverser en une migration urbaine. Ce mouvement d’exode, ou au moins ce désir de fuite urbaine, est un phénomène récent souligné par diverses études, pas seulement en France. Il est amplifié depuis quelques mois par les contraintes liées au Covid, mais aussi par les désastres économiques et climatiques en cours.
Le type de véhicules stationnées dans les ruelles désertes de Camboulit montre que cette exode concerne encore surtout les classes dites moyennes assez aisées. Pourtant, lorsqu’on parcourt les offres immobilières du coin, on est frappé par la modicité des prix proposés : en dehors des zones urbaines touristiques, vous pouvez trouver une bicoque sympa, avec terrain, à moins de 100.000 euros. Et le Quercy n’est pas la seule région concernée par ce phénomène : on trouve les mêmes conditions immobilières en Bretagne intérieure ou dans le Poitou, par exemple.
Un tel budget est à la portée de ménages plus modestes : avec un emprunt et en faisant jouer le système du prêt à taux zéro, une famille futée pourrait s’en tirer avec des mensualités de remboursement inférieures aux loyers urbains qu’elle paie actuellement. Songez aussi qu’un petit jardin potager vous permet assez facilement d’atteindre l’autonomie alimentaire pour pas cher. La question de l’emploi ? Pas sûr qu’après le passage du Covid, les grands centres urbains ne soient pas aussi sinistrés sur ce sujet qu’à la campagne où les conditions de vie sont autrement plus agréables. Venez donc faire un petit tour à Camboulit pour vous en convaincre.