
Suis tombé ce matin sur les résultats d’une étude de l’Insee concernant l’effet Covid sur les mouvements de population suite à l’annonce du confinement de mars 2020. Cette étude toute récente confirme largement les impressions que j’avais ressenties en déambulant dans le petit village de Camboulit. L’Insee :
« L’annonce du confinement le 16 mars puis sa mise en place à partir du 17 mars à midi se sont accompagnées de mouvements de population en France métropolitaine. Ces déplacements ont conduit à une nouvelle répartition de la population présente sur le territoire qu’il est important de documenter. »
En France, ces mouvements – de panique ? – de la population ont conduit près de 1,4 millions de résidents métropolitains à venir se réfugier dans leur département de résidence secondaire (probablement aussi leur département d’origine).
Comment se sont traduits ces mouvements de population dans le Lot (département où mon “voyage dans un pays détraqué” me fait séjourner aujourd’hui). Écoutez bien, ça décoiffe : depuis l’annonce du confinement de mars 2020, la population du Lot a augmenté de 6%. passant de 173.166 habitants à près de 180.000.
Le Covid comme accélérateur brutal du flux migratoire des actifs métropolitains vers la province
Ce phénomène démographique est évidemment considérable. Pourtant un autre constat statistique montre que ce mouvement de déplacement de population avait affecté le département du Lot bien avant l’effet Covid. Selon une autre étude de l’Insee datant de 2019, si la démographie “naturelle” du Lot est négative (on y meurt plus qu’on y nait), le flux migratoire des actifs y est positif (on y vient travailler plus qu’on en part).
L’effet Covid n’a donc fait qu’amplifier ce processus de retour des actifs métropolitains vers un département de faible densité démographique. Phénomène provisoire dû au passage de l’épidémie ? Pas sûr que la politique de peur menée par les autorités politiques pour des raisons à la fois stupides et forts troubles ne conduisent nos migrants du Covid à revenir vers ces grandes métropoles urbaines, de surcroît frappées par un désastre économique sans précédent.
Évidemment, cette arrivée brutale de population oblige les autorités locales à reconsidérer leurs infrastructures publiques d’accueil (notamment sanitaires). Mais n’est-ce pas ainsi que renaîtra une activité sociale et économique dans ces coins de province considérés jusqu’alors comme léthargiques ?