Violences policières : anatomie d’un système pourri

Du terrain policier au sommet politique de l’État en passant par les instances judiciaires, un système pourri s’accrochant à son ultime arme : la violence policière.

Il s’appelle Didier Andrieux. Il est commandant de police. Le 1er janvier, il a été décoré de la légion d’honneur. Le 5 janvier à Toulon, pendant les manifestations de Gilets jaunes, entouré de policiers, il frappe au visage un individu ne montrant aucun signe d’agressivité, ni aucune dangerosité apparente.

Immédiatement après, Didier Andrieux, toujours accompagné de nombreux policiers, frappe, une nouvelle fois en plein visage, un Gilet jaune isolé.

https://youtu.be/zeJstp_a16c?t=24

« Déposez plainte, je suis le commandant, il n’y a pas de soucis  »

Des témoins menacent alors Didier Andrieux de porter plainte. Réponse de celui-ci :

« Déposez plainte, je suis le commandant, il n’y a pas de soucis. »

Un procureur de la République « fier » des forces de l’ordre de son pays

Bernard Marchal

Bernard Marchal, procureur de la République de Toulon, saisi du cas Andrieux, a assuré dans un premier temps que le policier avait agi « proportionnellement à la menace » en neutralisant des « casseurs ». Ce n’est que sous la pression de l’opinion qu’il consent dans un second temps à ouvrir une enquête préliminaire (qui ne préjuge en rien de ses conclusions).

En 2017, Bernard Marchal, sans même l’ombre d’une enquête pour corroborer son jugement, s’était déclaré « fier » des forces de l’ordre de son pays, pourtant déjà éclaboussés par des soupçons de violences policières en région parisienne. Bernard Marchal :

« Quand on interpelle des voyous, ça ne se fait pas avec un format A4 de la convention européenne des droits de l’Homme. »

Intervenant lundi 7 janvier sur TF1, le premier ministre Édouard Philippe a promis un durcissement des mesures contre les « casseurs » et les manifestations non déclarées. Le même jour, le président Emmanuel Macron a dénoncé une « extrême violence » venue « attaquer la République ».

Aucun ne fera état du nombre considérables de plaintes déposées par des citoyens français, manifestants mais aussi journalistes et simples témoins, contre ce qu’on ne peut plus vraiment appeler de simples « bavures ».

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