Venezuela : un « président par intérim » qui rassemble surtout les micros des médias occidentaux

Pour l’instant, la crise du Venezuela a surtout consacré le ridicule du forcing occidental en faveur du nouveau « président par intérim » auto-proclamé, Juan Guaidó.

  • Un « président par intérim » précipitamment reconnu par un nombre déjà conséquent de sommités occidentales (Washington, Tel-Aviv, le parlement européen…) ;
  • un président en exercice (Maduro) sommé (Macron de l’Élysée) ou incité (Manon Aubry de LFI) d’organiser une nouvelle élection présidentielle (alors que la précédente a eu lieu  tout à fait régulièrement il y a 10 mois à peine) ;
  • un ministre de l’extérieur français (Le Drian) qui exige que la tenue de ce nouveau scrutin soit confiée… au « président par intérim » auto-proclamé !

Un « président par intérim » retranché dans les quartiers riches

Mais au fait, que se passe-t-il vraiment aujourd’hui au Venezuela, je veux dire à l’intérieur des frontières du pays ? RIEN ! Le président Maduro est toujours solidement à son poste, soutenu par toute l’armée du pays et par la population. Ci-dessous une manifestation pro-Maduro le 23 janvier 2019 :

https://youtu.be/YCIKC9-sXhA

Où règne donc ce Guaidó, « président par intérim » 2.0 ? Retranché dans un quartier riche entouré de quelques partisans où il attire surtout… les micros et les caméras des médias occidentaux. Extrait d’un billet de Venezuela infos daté du 31 janvier 2019 :

Le 30 janvier 2019 a confirmé le caractère inédit du champ où se trouve le Venezuela: une nuée de caméras du monde entier à la recherche du “président de transition Guaidó” dans une ville qui aurait dû déborder de sympathisants pour voir exaucé leur désir de voir le “nouveau président” se trouver là où il devrait être, c’est-à-dire au Palais Présidentiel de Miraflores. La réalité, une fois de plus, a déconcerté ceux qui y croyaient: quelques poignées – littéralement – de manifestants circonscrits aux quartiers riches et une courte apparition de Guaidó entouré d’une cinquantaine de personnes, à l’Hôpital de l’Université Centrale, entouré par un peu moins d’une centaine d’étudiants et de professeurs en médecine, vieux antagonistes des politiques de santé gratuite pour la majorité sociale. Les journalistes des grands médias se regardaient sans comprendre.

Où manifestent donc ces fameuses « masses populaires » sensées soutenir le « président d’opposition » ? Là (quartier résidentiel de Chacaíto à Caracas le 30 janvier à 12h31)  :

Billet partisan ? Sources peu sûres et orientées ? Très bien, je propose à mes contradicteurs de fournir les éléments sourcés qui invalident mes informations et valident leurs propres thèses, c’est-à-dire la version présentée massivement par les médias du camp occidental…

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