
Jadis, l’argument fatal des adversaires de l’arme nucléaire était celui-ci : supposez que ce soit un fou furieux qui soit aux commandes pour appuyer sur le bouton. Eh bien, c’est fait, les amis ! Et on en a même deux : d’un côté Trump le déjanté, en face, côté Corée du Nord, ce dingue de Kim Jong-un.
Exemple d’un discours diplomatique plein de subtiles nuances :
Trump : « La Corée du Nord ferait bien d’arrêter ses menaces contres les États-Unis, sinon elle subira le feu et la colère comme le monde ne l’a jamais vu ! »
Kim Jong-un : « Ce psychopathe de Trump… Ces salauds d’Américains… Notre plan pour frapper la base américaine de Guam* est prêt. »
Comme à chaque fois, l’opinion fait son autruche : « Tout ça n’est que gesticulations. Il n’oseront pas. Il y aura toujours quelqu’un pour les arrêter… »
Quelqu’un pour les arrêter, mais qui ? La bande de faucons américains qui pressent au contraire leur président d’en finir au plus vite ? Le généraux de bouffonnerie nord-coréens qui entourent Kim Jung-un ? Les pleutres vassaux européens ? (Rappelez-vous les accords de Munich en 1938 : « La paix est sauvée »).
Entre canicules sous les cerveaux et tempêtes verbales, cet été 2017 est décidément de plus en plus pourri.
*L’île de Gam est située dans le Pacifique. Elle abrite la base aérienne américaine d’Andersen ainsi que la base navale d’Apra Harbor (rappelez-vous l’attaque « surprise » de la base navale US de Pearl Harbor par les Japonais le 7 décembre 1941).