Une mise au point d’Étienne Chouard – 1. Une diabolisation médiatique pour éviter d’avoir à argumenter

Note du Yéti – Étienne Chouard n’est pas mon « gourou », c’est un ami. J’ai parlé longuement avec lui à plusieurs reprises. C’est un être passionné (au sens humaniste du terme) et désintéressé (au sens capitaliste). Étienne vient de publier une mise au point :

  • pour dénoncer le piège de la diabolisation médiatique dont il est continuellement la cible (et dans lequel tombent si naïvement tant de camarades de notre bord) ;
  • pour présenter ensuite la cause qu’il défend inlassablement : une Constitution écrite par le peuple et pour le peuple.

Le yetiblog publie ce texte en deux parties. Voici la première consacrée à l’étonnante diabolisation médiatique dont est victime Étienne Chouard dès lors qu’il monte au créneau pour défendre sa cause.


Ce qui m’anime : NOTRE CAUSE COMMUNE, apprendre à instituer nous-mêmes la puissance politique qui nous manque.

On dirait que, chaque fois que mes concitoyens sont nombreux à dire de moi du bien, les journaux de mon pays montent au créneau nombreux pour dire de moi du mal…

  • Ça a commencé en 2005, à l’occasion du débat référendaire contre le TCE.
  • Ça a recommencé en 2008, à l’occasion de la haute trahison du Traité de Lisbonne, imposé au peuple par voie parlementaire – violence inouïe du 4 février 2008.
  • Ça a encore recommencé en 2014, à l’occasion d’une vidéo extraite de Ce soir ou jamais (qui a fait depuis plus de 39 millions de vues).
  • Et voilà que ça recommence en 2018, avec les Gilets jaunes qui s’emparent de l’idée du RIC [référendum d’initiative citoyenne, ndlr] pour enfin s’émanciper eux-mêmes de leurs maîtres…

Il y a une étonnante régularité des journalistes de mon pays à me diaboliser tous ensemble (Libération, Le Monde, Le Point, L’Express, L’Obs, Les inrockuptibles, Charlie, et j’en passe…) chaque fois qu’il importe d’éviter d’avoir à argumenter en direct sur le fond.

C’est comme des accès de fièvre, d’un système de domination par le mensonge, pour se protéger contre un virus de vérité démocratique.

Comme si « le monstre » oligarchique (apparemment invulnérable, concentrant progressivement presque tous les pouvoirs) attrapait de plus en plus souvent « la crève » d’une aspiration populaire à la justice (un microbe anti-oligarchique qui défend le corps social).

Comme si l’escroquerie parlementaire, n’ayant aucun argument rationnel pour se légitimer au fond contre le message émancipant d’un processus constituant populaire, ne pouvait se défendre qu’en attaquant le messager.

Les mots-clefs qui servent aux chiens de garde du système de domination parlementaire (prétendus « journalistes » et prétendus « antifas ») à justifier ma mise à l’écart des débats publics sont : controversé, complotisme, extrême droite, rouge-brun, heures sombres, antisémitisme, conspirationnisme, confusionnisme… Ces mots étant, pour la plupart, soit utilisés à l’envers, soit carrément absents des dictionnaires, donc sans définition… C’est plus commode pour dire n’importe quoi.

Systématiquement, les médias rajoutent aussi « Soral », comme si je fréquentais ou soutenais ce personnage déclaré par tous « infréquentable », alors que j’ai écrit le 28 novembre 2014, pour lever toute ambiguïté :

« J’ai rapidement compris que Soral n’est pas du tout un démocrate, évidemment : il est autoritaire et il défend une idéologie autoritaire, au strict opposé de ce que je défends moi. Je ne veux pas plus de sa « dictature éclairée » que de n’importe quelle dictature, évidemment. […] tout récemment, j’ai découvert dans une publication de Soral des propos terribles et dangereux […] Je ne peux évidemment pas valider une parole pareille, froidement raciste, sexiste, autoritaire […] il y a un risque d’escalade des racismes… »

Mais les « journalistes » continuent encore aujourd’hui à faire tourner en boucle des vieux machins comme s’ils étaient encore d’actualité.

Tout ceci empêche de penser.

=> À suivre : 2. Ce qui m’anime vraiment


Annexe – Charte de Munich (ou Déclaration des devoirs et des droits des journalistes)

  • Devoir n°1 : Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.
  • Devoir n°2 : Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.
  • Devoir n°3 : Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents.
  • Devoir n°4 : Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.
  • Devoir n°5 : S’obliger à respecter la vie privée des personnes.
  • Devoir n°6 : Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte.
  • Devoir n°8 : S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information.
  • Devoir n°9 : Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs.
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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.