
Que la démocratie ait volé en éclat en France est désormais incontestable. Ce qui s’est passé lors du vote de la loi de sécurité globale à l’Assemblée nationale en est une preuve irréfutable :
L’Assemblée Nationale barricadée pendant le débat sur la loi #SecuriteGlobale. Dispositif très important. #StopLoiSecuriteGlobale pic.twitter.com/ssCO39xw5K
— Remy Buisine (@RemyBuisine) November 20, 2020
Il y a eu 125 votants sur 577
Sans LREM, il y a 305 députés dans l’opposition. Où sont-ils?
87 ont voté pour l’article 24.
Qui peut m’expliquer ce qu’est une démocratie? Pourquoi on demande au peuple de voter?— Charest Marcel (@marcel_charest) November 21, 2020
Et il n’y pas que l’Assemblée nationale qui soit contrainte de se barricader :
le dialogue social selon jean #Castex
en visite à l’hôpital de Brest, il fait escorter les représentants du personnel jusqu’à leurs locaux syndicaux.
Y sont retenus 2 heures par des policiers des Renseignements + un agent du service de sécu de Matignon.?https://t.co/Lf1fH2nACg— ツ Isabelle (@ZabouF) November 21, 2020
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Pas mieux côté médias passés de supports d’informations à torche-culs de propagande :
Ctrl + C / Ctrl + V = le journalisme français résumé en 3 lettres : A.F.P. ! pic.twitter.com/j68AcMxXYa
— Hold Up Le Doc (@holdup_ledoc) November 20, 2020
De la dislocation de la démocratie au despotisme des tocards
Le résultat est à la hauteur du désastre :
Explosion de la pauvreté, du chômage et du nombre de sans-abris, destruction de l’enseignement supérieur, interdiction de filmer la police, atteintes graves contre la liberté de la presse, discours islamophobe totalement normalisé…
Très très bonne ambiance en ce moment.
— Jean Hugon (@JeanHugon3) November 20, 2020
Il ne suffit cependant pas de constater la dislocation de la démocratie pour conclure à l’avènement d’un despotisme. Nous l’avons dit et répété sur ce yetiblog : une dictature suppose quelques talents que les tocards aux manettes ne possèdent pas. Ceux-là ne sont pas plus en mesure de tenir une véritable dictature que de gérer une épidémie ou de redresser une économie en miette.
Aujourd’hui, face à la faiblesse d’un pouvoir tenu par un ramassis d’imbéciles en train de s’auto-détruire, on se dit qu’il suffirait de presque rien pour renverser la funeste tendance, que jamais le “peuple” (je parle de cette minorité de la population susceptible d’agir) n’a eu autant son destin à portée de mains.
Un état de sidération populaire qui se prolonge au-delà de l’acceptable
Le problème, c’est que le “peuple” (je mets des guillemets en raison de son inaction actuelle) ne semble pas très bien le savoir. Sur les réseaux sociaux, c’est pitié de voir nos amis se perdre en interrogations oiseuses (« est-on encore en démocratie ? »), s’égarer dans des indignations de façade, se disperser dans de vaines pétitions, gaspiller leur temps en manifestations stériles. (Et je ne parle pas de ces “mouvements” fatigués qui, pendant que le pays sombre dans le chaos, annoncent leurs improbables programmes de sauvetage pour dans un an et demi !)
Les excuses de la répression policière et de la dissuasion judiciaire ne tiennent pas. La police et la justice sont des corps inertes qui obéissent aux ordres de ceux qui les donnent ou aux lois des pouvoirs qui les font. Neutralisez les tocards qui aujourd’hui donnent ces ordres ou pondent leurs lois iniques et vous verrez que la police comme la justice passeront au service de leurs nouveaux maîtres. La seule leçon à retenir de tout ceci : rien ne sert de s’opposer aux mesures des salauds si l’on ne s’en prend pas d’abord aux salauds.
Mais pour l’instant, l’heure n’est manifestement pas encore à la lucidité et à l’action. Le “peuple” est plongé dans la torpeur. Cet état de paralysie est en train de se prolonger au-delà de l’acceptable. La souffrance et l’humiliation le feront-il sortir de ses gonds ? On attend et on s’impatiente.