
Aujourd’hui, petite exception avec des considérations personnelles : j’avais 18 ans en 68, j’en ai 68 en 18. Et c’est aujourd’hui.
Cherchez pas, les commentaires sont fermés. On dit toujours un peu des bêtises dans ces occasions-là. Je vais donc les dire tout seul 😉
Bon, dire que ça ne vous fait pas un petit quelque chose d’avoir bouclé une telle boucle serait mentir. La première petite sensation que je ressens est une sensation d’urgence, celle de ne pas manquer la dernière ligne droite. Le but n’est plus d’attendre un grand soir, mais de profiter de chaque petit matin qui se présente.
Mon autre sensation est étrange. Peu à peu, vous sentez bien, sauf à vous mentir encore, qu’une certaine fatigue s’empare de votre corps, qu’une certaine pesanteur alourdit votre pas. Lorsque vous vous penchez à marée basse pour ramasser ces fichues palourdes, ce n’est plus seulement la remontée des eaux qui interrompt votre pêche, mais aussi une certaine lassitude du côté de votre dos.
Vous tentez de vous redresser encore, vous essayez de rentrer votre ventre, surtout quand vous sentez qu’un regard s’y pose dessus, mais vous savez bien que ça va être de plus en plus complexe d’essayer d’épater vos filles en vous mettant à courir comme un cabri.
La chose étrange de cette sensation est que vous n’éprouvez nul regret, nulle amertume à la ressentir, mais au contraire, à vous sentir ainsi ramené plus proche de la terre rude, de ses aspérités, de sa chaleur aussi, une sorte de plaisir – comment dire ? – sensuel.
Et comme tout ce qui est sensuel, ce plaisir est plutôt jouissif. Un peu douloureux, mais jouissif. Et ce n’est pas le moins surprenant.