
La journée ultimatum du 16 mars a tenu ses promesses. Les émeutiers sont passés à la vitesse supérieure. Désormais on ne rigole plus. Le Fouquet’s et quelques autres symboles rupins commerciaux en ont fait les frais. Mais pas qu’eux.
Sur les réseaux sociaux, les bien-pensants (généralement ceux qui ne descendent jamais dans les rues) y allaient de leurs atermoiements en distinguant une énième fois les gentils-manifestants-pacifiques des vilains-casseurs-alliés-objectifs-du-pouvoir.
Les Black blocs accueillis par des applaudissements
Sauf que sur les réseaux sociaux, on voyait aussi des Gilets jaunes accueillir l’arrivée des Black blocs par des applaudissements et une haie d’honneur.
Pour ceux qui tentent encore d’opposer les vrais #GiletsJaunes aux Black blocs, une vidéo de ce matin où l’arrivée d’un bloc est saluée d applaudissements et d’une haie d’honneur. #Acte18 #ActeXVIII #16Mars pic.twitter.com/RXciwGzbAF
— Cerveaux non disponibles (@CerveauxNon) 16 mars 2019
La violence, ai-je écrit dans un précédent billet, est le seul recours des peuples interdits d’expression. « La violence, disait Albert Camus, est à la fois injustifiable et inévitable. » Et de fait, c’est une violence peut-être injustifiable mais inévitable qui déferla lors de cet acte 18, trois mois après le début du soulèvement des Gilets jaunes. Des scènes hallucinantes de guerre civile où les forces de l’ordre furent loin d’avoir le dessus.
https://www.facebook.com/localteamtv/videos/1103256816545267/
Pendant ce temps-là…
Pendant ce temps-là, le « monarque » était aux sports d’hiver !

Pendant ce temps-là, comme à son habitude, le ministre de l’Intérieur Castaner continuait à dire conneries sur conneries :
Selon Castaner le mouvement des « gilets jaunes » « n’existe plus dans la vie quotidienne, ce mouvement survit à lui-même, il n’y a plus que 200 personnes environ mobilisées tous les jours ».
Dans la vie quotidienne ? Castaner a une faculté hors norme à se couper du quotidien.
— Marion (@Mariion_M_) 16 mars 2019
Pendant ce temps-là, des flics se faisaient pincer en train de piller une boutique éventrée sur les Champs-Élysées :
Le journaliste @RemyBuisine surprend un CRS en train de piller une boutique en mettant plusieurs maillots de foot dans son sac, il est violemment matraqué par l’un de ses collègues.pic.twitter.com/6Spjbf9Ab0
— Jean Hugon? (@JeanHugon3) 16 mars 2019
Pendant ce temps-là, la veille, dans la nuit du vendredi 15 mars, les députés de la Macronie imposaient un marathon nocturne pour faire passer à peu près tout ce qui restait de « réformes » bien dégueu (privatisations d’Aéroports de Paris, d’Engie, de la Française des jeux, la pulvérisation des seuils sociaux, déréglementations des tarifs jusque là réglementés du gaz…). Un peu comme si, pressentant la fin, ils tentaient de rendre irréversibles leurs derniers dégâts.
Le 16 mars, la rue était aux mains des émeutiers
Mais le 16 mars, la rue était aux mains des émeutiers. Les manifestations GJ, pour le climat et contre les violences policières se rejoignaient et fusionnaient au point qu’il était difficile de les distinguer et d’en dénombrer les participants. Aucune nasse policière n’en venait plus à bout. L’ultimatum des manifestants en gilets jaunes était clair : en face, ou ils dégagent ou on les dégage, de gré ou de force.
Une foule immense sur les champs. Le peuple n’a pas peur de la lacrymo ou des LBD ! #Giletsjaunes #Acte18 #ActeXVIII #Paris #16Mars pic.twitter.com/HmejpVlwfJ
— Cerveaux non disponibles (@CerveauxNon) 16 mars 2019
«Gilets jaunes» et black blocs relancent la bataille des Champs #Violence #Social https://t.co/DOOwWQMm0r
— Mediapart (@Mediapart) 16 mars 2019
La suite lors des actes 19 du 23 mars et suivants…