Ultimatum du 16 mars : il est grand temps de commencer à en finir !

La rupture est consommée entre le vieux monde et celui qui se profile. La procédure de divorce commencera véritablement le 16 mars, acte 18 des Gilets jaunes, et ne se conclura pas à l’amiable.

Une rupture consacrée par les mesures répressives du pouvoir

En consacrant cette rupture entre le peuple et ses élites déliquescentes, les mesures répressives qui se profilent derrière l’écran de fumée du « Grand débat national » auront finalement eu du bon.  Nous savons que nous n’avons plus rien à attendre d’un pouvoir accroché comme la charogne au cadavre de son autorité envolée. Nous savons qu’il ne reculera derrière aucune extrémité pour sauver sa vieille peau, qu’il n’a nulle intention de faire amende honorable. Après 17 actes hebdomadaires de protestation, ça se saurait.

S’indigner de la loi anti-casseurs, de la décision de mises en garde-à-vue sans motif, des sauvageries de la répression policière, en appeler à la démission d’un président de la République délégitimé, attendre d’une élection aussi fantoche que les européennes qu’elle lui inflige une sanction toute symbolique, sont des pertes de temps et d’énergie, des naïvetés coupables.

Le peuple ne tendra pas l’autre joue

L’enjeu de la procédure de divorce qui commencera le 16 mars sera décisif : le perdant perdra tout. Les Gilets jaunes et ceux qui les rejoignent – la Marche des Solidarités (contre les violences policières) et la Marche du Siècle (pour le climat) – ne doivent surtout rien attendre du camp d’en face, sauf des coups, de la misère et des larmes.

Heureusement, peu à peu, une prise de conscience semble se faire dans le camp populaire. Les mots des portes-paroles du mouvement commencent progressivement à évoluer : il y est de moins en moins question de pacifisme mais de légitime-défense. Le peuple, je veux dire la partie agissante de la population, n’est plus décidé à tendre l’autre joue. Le temps est venu pour chacun de prendre ses responsabilités et son destin en main.

Acter la séparation des lobbies capitalistes et de l’État

Acculé, bousculé par la ténacité des opposants, ébranlé par le flop de ses éléments de langage habituel (l’hyper-violence des manifestants, le populisme, l’antisémitisme…), le pouvoir tente de dresser un barrage de mesures hâtives qu’il espère irréversibles : privatisations des « bijoux de famille (ADP, FDJ…), laminage des derniers acquis sociaux, fuite en avant autoritaire…

C’est sans compter sur la nature même d’une véritable révolution : couper tous les ponts avec le pouvoir d’avant, en finir avec ses méfaits. Le 2 novembre 1789, les biens du clergé furent nationalisés et le premier divorce entre les Églises et l’État français intervint sur décret de la Convention nationale promulgué le 2 sansculottides an II (18 septembre 1794). Aujourd’hui, il n’est rien moins question que de séparer les lobbies capitalistes d’un État verrouillé par leurs pions et de restituer au peuple ce dont il a été spolié : les services publics, les axes routiers, la souveraineté politique…

Voilà ce qui se jouera à partir du 16 mars prochain. Plus question désormais de composer avec les voyous qui tiennent encore le pouvoir (et les médias), plus question d’attendre d’eux la moindre rémission, mais de nous en débarrasser. Qu’ils dégagent et vite ! Ceci est un ultimatum.

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