Très intéressante analyse du média allemand Deutsche Wirtschafts Nachrichten (DWN) à propos du << grand pillage >> auquel se livre une Union européenne qui serait désormais bien plus féodale que démocratique.
Le chapeau du billet allemand enfonce d’avance les objections des derniers vassaux eurolâtres quant à l’image de modernité qu’ils voudraient encore donner de l’UE :
<< La politique de pillage continu des citoyens par les gouvernements et les élites financières, a miné la démocratie en Europe d’une manière sans précédent. >>
L’obscurantisme comme règle
Le propre d’un système féodal est qu’il se bâtit dans la plus totale opacité, à l’abri des forteresses seigneuriales. Les nouvelles ont pour noms : banques centrales, FMI, G7, G20, Commission européenne, Conseil de l’Union européenne, Eurogroupe…
Les règles du jeu y sont complexifiées à dessein par les « pillards » et ce pour tenir le peuple des gueux à distance et le culpabiliser s’il tente d’exprimer des velléités de révolte.
<< Les citoyens sont accessoirement gênants pour eux. >>
D’où ces traités négociés derrière les portes closes d’institutions opaques, comme cet accord obscur de libre échange conclu avec les États-Unis (TTIP) dans le secret des alcôves.
Quand la forteresse se lézarde
D’où ces référendums bafoués, recommencés et finalement supprimés de fait. Dans la nouvelle féodalité bureaucratique des lobbies et de la finance, la parole n’est plus aux citoyens, mais aux experts, écrit le DWN.
Dehors, les serfs-citoyens se contenteront de quelques hochets lâchés par leurs seigneurs et maîtres. Comme ces élections rituelles de représentants parlementaires qui ne représentent rien.
Seulement voilà, et cela DWN le néglige par trop à mon avis, le temps assassin et les excès de leurs occupants finissent par lézarder les forteresses qu’on pensait imprenables.
Surgissent alors les hordes de barbares de mouvements radicaux pas forcément avenants. Les champs de ruines ne sécrètent pas que d’innocentes et romantiques petites fleurs à pures intentions révolutionnaires.
Paniqués, les seigneurs aux abois se lancent alors dans des expéditions de plus en plus aventureuses, en prenant leurs fuites en avant suicidaires pour des conditions de leur survie.
62 % des Européens se fichent de l’UE
Enfin et surtout, le pire pour les oligarques naît de l’indifférence de la plèbe à leur égard. Un sondage Ipsos-Mori mené auprès de 8833 personnes dans 12 pays européens fait apparaître que 62% des Européens se fichent comme d’une guigne des prochaines européennes.
Qu’ils ne sont guère que 38 % à envisager d’aller (peut-être) voter à la fin du mois.
La popularité des suzerains, mesurée par le même sondage, est à l’unisson. Si Angela Merkel s’en sort à peu près avec 51 % d’opinions relativement favorables, David Cameron doit se contenter de 35 % de supporters et François Hollande traîne en fin de tableau avec 20 % d’incertains partisans.
On rappellera juste en passant que ce genre de sondage, organisé par des instituts toujours bien en cour au sein de la forteresse, sont toujours restés bien en deçà des résultats finaux.