Trouvera-t-on des salopards pour dire que les gosses isolés dans la rue ont choisi de vivre sans leurs parents ?

L’hiver est cruel qui a révélé la noirceur des salopards sur la neige. Leur faire rendre gorge devient désormais une urgence de salubrité humaine.

Gaspard Glanz est un JRI (journaliste reporteur d’images) bien ancré dans notre époque. Il a le chic pour être toujours sur la brèche là où se dessine l’humanité de demain. On a déjà dressé ici un monument en son honneur pour cet esprit d’insoumission radicale à l’inacceptable, de résistance à l’odieux.

Cette vidéo, c’est sa moisson d’une nuit. Cette vidéo, comme de nombreuses autres de sa production, sera versée au dossier de l’accusation quand un tribunal de Nuremberg jugera les salopards qui nous gouvernent pour crimes contre l’humanité.

Chaque semaine un riche salopard bien gras, nourri au caviar et désaltéré au champagne, recopie une très ancienne stupidité dont l’original se perd dans la nuit des temps. Où l’immense majorité des pauvres choisiraient d’être pauvres, où l’immense majorité des sans-logis choisiraient de survivre dans la rue plutôt que de vivre dans un logement.

On va bien trouver un salopard pour dire que l’immense majorité des gosses isolés de treize ans choisissent de vivre sans parents dans la rue.

Des avocats viennent d’adresser au procureur à Paris une liste, non pas de cinquante au doigt mouillé, mais de cent-vingt-huit enfants « en danger grave et immédiat pour leur santé physique et psychique. » Il n’y aura pas de discussion sur le chiffre : il s’agit de signalements nominatifs. Comme tu le ferais en signalant que le gosse au dessus de chez toi se fait tabasser sévère.

« De nombreux mineurs non accompagnés […] se trouvent actuellement livrés à eux-mêmes dans les rues de Paris, sans abri, par des températures négatives, et de ce fait exposés à un danger grave et immédiat pour leur santé physique et psychique. »

Il y a un plan grand froid à Paris. Mais il semble bien que ce plan ne concerne pas les exilés.

Les petits marquis poudrés, les salopards, nous diront que l’immense majorité des exilés ne veut pas de mise à l’abri. On compte plus de trois cents tentes Porte de la Villette. Un témoin raconte « des images terribles de duvets à même le sol avec des hommes assis le long des barrières du centre de La Chapelle. J’ai vu des hommes à la marche difficile compte tenu que leurs pieds devaient être pas loin d’être gelés juste à côté de la bulle du centre. » [Centre d’accueil de La Chapelle, ndr]

Rassemblement pour la dignité humaine. Samedi 10 février 15 heures, place de la République, Paris. Ce rassemblement est maintenu, non pas malgré, mais en raison du froid.

=> Source : TaranisNews où tu peux regarder aussi les précédent épisodes de « La République en panne ».

=> Photo : Laurence Geai. Seul le cœur de salopard ne se serre pas à la vue de ces gosses et leurs parents.

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Un citoyen ordinaire à la rencontre des personnes cabossées par la vie.