
Un mail-témoignage reçu d’une lectrice de 84 ans « en rage contre cette psychose ».
Bonjour Pierrick,
Je suis tous les jours tes chroniques avec un réel plaisir, mais aussi
de la rage envers ces horreurs qui semblent gouverner, mais qui ne
pensent qu’à contenter les plus riches.
J’habite une petite bourgade, La Fouillade, dans l’Aveyron et la maison
de retraite à laquelle je fais allusion est située à Lunac.
Je suis en rage contre cette psychose qui a envahi notre pays et rend
nos concitoyens idiots.
J’ai 84 ans, bien dans ma tête, merci, et pas trop mal dans mon corps.
J’avais, puisqu’il faut employer le passé, l’habitude de rendre visite
à des résidents d’un EHPAD à quelques km de chez moi. Avec une amie
nous les faisions parler, ils adorent ça, et nous leur racontions des
anecdotes. J’avais toujours préparé un thème pour la séance, mais
très souvent tout partait dans tous les sens, c’était merveilleux.
Nous avons bien ri ensemble.
Depuis le déconfinement une seule visite a été possible, mais quel
bonheur pour eux et nous.
Malheureusement, nous ne sommes plus admises dans cette maison de
retraite. Nous sommes des intervenantes extérieures, je peux
éventuellement le comprendre. En revanche, ne permettre aux proches de
ne voir ces personnes âgées qu’au travers d’un plexiglas alors
qu’elles ne demandent qu’à être touchées, je l’ai vérifié maintes
et maintes fois, c’est inhumain : lorsque je passais près d’un fauteuil
roulant, aussitôt son occupant ou occupante s’empressait de me prendre
la main et refusait de la lâcher.
Lors du confinement, les décès dans les EHPAD ont été dus davantage
à l’isolement qu’au virus . Et ça recommence, il reste encore trop de
vieux qui coûtent un pognon de dingue et qui ne servent plus à
rien…..Certains parents ont même renoncé à leur rendre visite, les
larmes coulent à flot.
Je ne critique en rien cet établissement qui est mené de main de
maître et dont le personnel est formidable. Matériellement, les
résidents ne manquent de rien, mais psychologiquement c’est un autre
problème.
Tu as relaté le témoignage d’une personne de plus de 90 ans qui
n’accepte pas de recevoir ses enfants masqués. Je réagis de la même
façon. Deux de mes enfants me rendent visite en fin de semaine, il ne
sera pas question de masques. Cette réflexion a fait bondir une de mes
amies. Pourquoi avoir peur de ce virus, j’ai supporté pas mal de
choses, et si je dois mourir de cette saleté, j’aurai eu la
satisfaction de lui avoir résisté.
La mort fait partie de la vie, tout le monde semble l’avoir oublié. Le
mari d’une de mes petites-filles était accablé : un monsieur de 90 ou
92 ans est décédé de ce virus. Je n’ai pu m’empêcher d’éclater de
rire !
La connerie ne connaît pas de limites.
Continue de nous abreuver de tes articles.
Avec toute ma sympathie
Marguerite Lefebvre