Souvenir : l’annonce de l’arrivée imminente d’une tempête sociale

C’est les vacances, le temps de laisser reposer ses méninges en ressortant de vieilles analyses. Ainsi ce billet de yetiblog du 28 mars 2018 annonçant avec huit mois d’avance le soulèvement Gilets jaunes de novembre 2018. J’en n’en suis pas peu fier 😎😎😎


Ces pétages de plomb qui annoncent l’arrivée de la tempête sociale

J’avais 18 ans en 1968 et j’ai “fait” Mai 68. J’en ai 68 en 2018 et il y a peu de chances que je fasse Mai 18. En tout cas, pas dans la rue (je ne cours plus assez vite). Mais qu’est-ce que je me délecte à voir arriver cette nouvelle tempête.

Qu’elle éclate en Mai 18, avant ou plus tard n’a guère d’importance. En tout cas, toutes les prémisses sont là qui annoncent l’inévitable explosion.

Une tempête sociale ne vient pas d’un calcul froid, d’un plan de révolte échafaudé par la raison ou dans l’alcôve d’organisations syndicales ou politiques poussiéreuses. Elle vient d’un trop-plein d’exacerbation qui éclate et que plus rien ne saurait contenir (les jeunes savent bien, même confusément, qu’ils n’ont plus grand chose à perdre et peut-être tout à gagner). Elle bénéficie du sentiment grandissant d’écœurement au sein de la population silencieuse, donc d’un soutien tacite, sinon actif.

Les criailleries convulsives d’un vieux monde qui se sent mourir

Et surtout, surtout, signe le plus éclairant, elle est précipitée par les pétages de plomb de plus en plus convulsifs, incontrôlés, proprement incendiaires d’un vieux monde qui se sent mourir. Ce qu’il y a de remarquable avec la volaille pétocharde, c’est que non seulement elle pressent l’orage, mais qu’à force de panique, finit même par le précipiter, sinon le déclencher. À trop vouloir juguler la révolte qui gronde, elle l’exacerbe et la motive.

Je sais bien que celle-ci n’éclatera pas sans quelques dégâts, pifs endoloris, front cabossés, genoux écorchés. C’est toujours de ces cataclysmes sociaux qu’émergent les progrès de l’humanité, les mondes de demain. Un passage un peu secouant, mais obligé.

Pour tout vous dire je ne cache pas que j’attends le déchaînement prochain des éléments avec une jubilation de moins en moins contenue. Je me barbais un peu depuis 50 ans. J’en attends rien pour moi bien entendu – pensez, à 68 ans ! – mais au moins pour les jeunes. Allez-y, les jeunes, lâchez-vous, rentrez dans les plumes de la volaille affolée !

Dans un demi-siècle, ça vous fera de chouettes histoires à raconter à vos mioches.

A propos de Pierrick Tillet 3377 Articles
Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.