Sondage Odoxa truqué : la désintox intoxiquée de Libération

Odoxa novembre 2017

Suite à mon billet sur le sondage contesté d’Odoxa sur Jean-Luc Mélenchon, Libération publie une désintox un brin intoxiquée.

Le premier argument de Libération tient dans cet extrait :

« Au moment de faire un sondage, un institut s’assure que cet échantillon est représentatif de la population. Comme l’explique le site vie-publique.fr, l’échantillon rassemble des personnes qui ont les mêmes caractéristiques socio-démographiques (sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, commune, région) que l’ensemble de la population.

Ma réponse :

Qui nous assure de la manière dont Odoxa s’est assuré de la représentativité de son échantillon par « sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, commune, région » ? Odoxa ne nous donne aucune précision sur le sujet dans son annexe technique. On est prié de croire sur parole les vertueuses déclarations de principes de l’institut !

Pour en avoir le cœur net, je propose qu’Odoxa fournisse (sans les noms, bien sûr) la liste détaillée de l’échantillon contesté, avec sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, commune, région, revenus.

La curieuse différence entre les 19,58% d’électeurs Mélenchon à la présidentielle 2017 et ses 15% de représentants représentatifs dans le panel Odoxa

Libération : « Ensuite, le sondeur s’assure une représentativité politique par rapport au corps électoral en interrogeant les sondés sur le souvenir de leur vote (dans ce cas, lors de la dernière élection présidentielle). »

Ma réponse :

Mélenchon a fait 19,58% des voix au premier tour de la présidentielle, Poutou 1,09 et Arthaud 0,64% (total : 21,31% pour la gauche de la gauche). Or il n’y a plus dans le panel Odoxa que 15% de personnes avouant avoir voté pour la gauche de la gauche. Où est passé le manque à gagner de 6,31% ?

Contradiction grossière

Libération : « Que 153 personnes aient dit leur sympathie pour la gauche du PS au lieu de 163 en septembre traduit donc l’évolution de l’opinion… pas un choix d’Odoxa ».

Ma réponse :

Il y a là une grossière contradiction : soit, comme Odoxa/Libé le proclament, l’institut s’est calqué sur « sur le souvenir de leur vote lors de la dernière élection présidentielle » pour composer l’échantillon, quitte à ce que certains électeurs de Mélenchon expriment une déception vis-à-vis de Mélenchon, soit Odoxa/Libé nous roulent dans la farine en anticipant eux-mêmes (sur quelle base ?) la désaffection d’une partie de l’électorat insoumis.

Pour en avoir le cœur net, je propose que les personnes choisies pour être représentatives du panel Odoxa en novembre 2017 prennent contact avec nous pour nous expliquer les conditions de leur sélection (yeti@yetiblog.org).

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