AmFIs d’été : la rentrée politique très réussie de la France insoumise

La rentrée politique de LFI à Marseille

Les « amFIs » (lire « amphis ») de La France insoumise (LFI), organisés ce week-end à Marseille, ont bien été l’évènement majeur de cette rentrée politique.

Je n’étais pas sur place, mais j’ai suivi attentivement les débats sur les réseaux et le reportage qu’en fait Hervé Kempf dans Reporterre me paraît la plus proche de ce que j’ai ressenti.

Pour Hervé Kempf, la FI aura su se fixer deux axes majeurs à moyen terme  :

  • s’affirmer comme le parti de l’écologie ;
  • s’implanter dans les quartiers populaires.

Tout en renforçant son effort immédiat dans la lutte contre la loi Travail 2.

Le parti de l’écologie

Fondateur et directeur d’un webmagazine consacré à l’écologie, Hervé Kempf s’est bien sûr d’abord penché sur son sujet de prédilection et sur les possibilités de rapprochement entre LFI et un EELV moribond (tant politiquement que financièrement) réuni le même week-end à Dunkerque.

Réunion tout à fait envisageable et souhaitable selon Patrick Jimena, conseiller municipal EELV de Colomiers (Haute-Garonne). Encore qu’on puisse imaginer que l’intégration se fera probablement plus par défaut (de paiement et d’électeurs) de l’ex-parti Vert.

Mais ce qui importe surtout, selon Hervé Kempf, ce sont les déclarations d’intentions écologiques exprimées sans ambiguïté par Jean-Luc Mélenchon dans son discours de clôture :

« C’est un nouvel humanisme qui est le nôtre, car au lieu de se proposer de dominer la nature, il propose d’être en harmonie avec elle, c’est-à-dire de faire coïncider les cycles de la prédation humaine avec les cycles de la reconstitution naturelle. C’est ce nouvel humanisme dont nous sommes le parti. »

La question des quartiers populaires

« Dans une autre direction, écrit Hervé Kempf, La France insoumise cherche à se renforcer dans les quartiers populaires. C’est clairement apparu dans un passionnant débat sur “La mobilisation politique dans les quartiers populaires”. »

Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis :

« Les 600.000 voix qui ont manqué à Jean-Luc Mélenchon pour gagner les présidentielles sont dans les quartiers populaires. Il ne peut pas y avoir de victoire politique de ce que nous proposons si on n’a pas l’appui des classes populaires. »

On ajoutera juste à cette seconde priorité insoumise que la conquête des classes moyennes, de plus en plus frappées et fragilisées par l’austérité bruxello-macronienne, a autant d’importance que celles des quartiers populaires. Le programme l’Avenir en commun recèle bien des pépites pour cette double-entreprise de séduction : des minimas sociaux jamais inférieurs au seuil de pauvreté, le régime de sécurité sociale intégrale pour tous (profession libérale comprise), etc.

Le « déferlement » crucial du 23 septembre contre la loi Travail

Il suffit de voir la richesse et la diversité des sujets proposés dans des débats qui, dit Hervé Kempf, ont tous fait le plein, pour constater que les deux axes majeurs retenus dans son reportage sont loin d’être les seuls à avoir mobilisé les militants de la nouvelle force politique française montante.

On y discuta aussi, dans « une franche bonne humeur » (H. Kempf), de thèmes aussi divers que l’avenir des médias, la mobilisation de la jeunesse, la privatisation de la culture, l’état d’urgence à durée indéterminée…

En attendant l’urgence immédiate de cette rentrée politique porte bien sur la lutte contre la loi travail imposée par ordonnances par le régime Macron. Dans cette perspective, le « déferlement » réclamé par Jean-Luc Mélenchon et son équipe pour le 23 septembre revêt une importance cruciale. La rentrée politique sera-t-elle chaude bouillante, insoumise ?

=> Lire le reportage de Hervé Kempf sur Reporterre

 

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