
On retrouve en Méditerranée, au large des côtes italiennes, une épave contenant 117 réfugiés morts et cela provoque l’émotion d’Ilda Curti.
Quand cette horreur finira (parce qu’elle finira), on fera des musées et dans leurs vitrines il y aura des chaussures, des lettres, des petites photos de cartes, des mèches de cheveux, des piles de vêtements déchirés.
Et il y aura des classes d’école (parce qu’il y en aura) qui se demanderont comment cela a été possible.
Et il y aura des survivants qui demanderont si c’est un homme.
Et il y aura ceux qui détourneront les yeux de honte.
Et ils se tairont.
Et ils diront qu’ils ont obéi aux ordres.
Et il y aura ceux qui ont eu le courage de désobéir qui reviendront pour regarder.
Et il y aura des petits-enfants qui vont demander à leurs grands-parents de quel côté ils étaient.
Et il y aura des grands-parents, quelques-uns, qui répondront en vérité « J’étais du côté de l’humanité. »
Et il y en aura d’autres qui baisseront les yeux et ne répondront pas.
=> Source : Ilda Curti, traduit de l’italien. En réaction à l’annonce de 117 morts retrouvés sur une épave, bateau de réfugiés fuyant l’horreur. « Si c’est un homme », référence au récit de Primo Levi.