
L’émotion, le deuil sont choses fort personnelles. Comment ne pas éprouver un immense chagrin, une douleur infinie devant les flammes ravageant un monument aussi emblématique que Notre-Dame de Paris, ses extraordinaires vitraux mutilés, son incroyable charpente de bois réduite en cendres ?
Là où les choses se gâtent, c’est lorsque sur les ruines encore fumantes, on cherche à collectiviser, à nationaliser, à instrumentaliser cette somme d’émotions intimes, pire à décréter un deuil national dont il apparaît vite que celui-ci couvre de sombres desseins politiques.
Signe des temps. Les murs de #NotreDame ne sont pas encore refroidis que voici la cour s’agitant à coups de millions d’euros, de souscription nationale, de dons exceptionnels. Le recueillement du monde et 24h de trêve politique auraient pu inspirer les enragés du fric. Mais non.
— Léonard Vincent (@leonard_vincent) 16 avril 2019
Une reconstruction n’annule pas toutes les autres
Les incendies sont légion en cette période tumultueuse de transition historique : incendie climatique qui asphyxie notre univers de vie, incendies géopolitiques aux quatre coins de la planète, incendie social comme en France actuellement avec le soulèvement des Gilets jaunes. Un incendie spectaculaire, fût-il aussi douloureux que celui de Notre-Dame de Paris, ne saurait étouffer tous les autres.
La reconstruction à venir d’une cathédrale incendiée n’efface pas d’un trait de plume médiatico-politique les reconstructions en cours des autres zones sinistrées. Permettez que nous vivions nos deuils en conscience sans interrompre les tâches de reconstruction auquel chacun d’entre nous se consacrait.
Qu’on ne nous le permette pas ne change d’ailleurs rien à l’affaire. Samedi 22 avril, nous, Gilets jaunes, participeront massivement à l’acte 23 de notre reconstruction populaire.
Un symbole brûle et se meurt… mais un peuple demande à vivre! les deux sont à reconstruire!
— Maxime Nicolle (Fly Rider) officiel (@FlyRiderGj) 15 avril 2019