L’OMS traite de sexualité enfantine : une bouffée d’air frais

En-tete rapport OMS

En novembre dernier, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a publié la version française d’un bien intéressant rapport sur les << standards pour l’éducation sexuelle en Europe >>. Son objectif : inciter les décideurs tant politiques qu’éducatifs à harmoniser les différentes approches en la matière.

La sexualité envisagée comme source de plaisir

L’équipe de rédaction du rapport, pilotée à Cologne en Allemagne par le BZgA (Centre fédéral d’éducation pour la Santé), a privilégié une approche globale fondée sur la compréhension et non << concentrée sur les risques potentiels liés à la sexualité >>.

Bref, une éducation sexuelle << obligatoire >> fondée sur l’épanouissement plutôt que sur la trouille et la culpabilité. Non limitée aux vertus de l’abstinence et aux techniques de reproduction, mais étendue à << l’aspect important du plaisir >>.

On se pince pour y croire. Quoi ? Comment ? Une ode au plaisir sexuel décomplexé, en cette période de régression moraliste coincée du cul ? Quel courant d’air frais !

La sexualité dès la naissance

Mais attendez, ce n’est pas fini. Plus audacieux encore, le rapport aborde le thème tabou de la sexualité enfantine.

<< L’enfant est un être sexué dès sa naissance, même si sa sexualité est différente de celle des adultes à de nombreux égards, notamment dans son expression, ses contenus et ses objectifs. >>

En témoignent une foultitude de jeux, bien moins innocents que les innocents voudraient le voir, comme celui « du docteur », visant ni plus ni moins qu’à découvrir son corps… et celui de ses petits copains.

La masturbation (oui, la masturbation !) est reconnue comme une pratique usuelle (et NORMALE !) dès le plus jeune âge. Vous vous prenez à rêver : un retour à la raison, à l’acceptation des réalités enfouies par une morale étriquée ?

La hargne des esprits malades

Mais non, car vous avez découvert l’existence de ce rapport à travers un flot d’interventions hargneuses sur Facebook, parlant d’incitation malsaine à la débauche, renvoyant à un « site d’actu » proprement dégueulasse, avec photo insidieuse de Daniel Cohn-Bendit, multipliant les amalgames tortueux, niant le qualificatif de sexualité à ces pratiques enfantines incontestables.

L’enfant, sexuellement éduqué selon les propositions de l’OMS, devenait forcément pour ceux-là un vulgaire << objet de consommation sexuelle >>. L’accusation d’incitation à la pédophilie ne pouvait tarder. Elle débarqua rapidement avec ses gros sabots et se propagea sur le Net :

<< La sexualité selon l’OMS : planquez vos enfants ! >>

Qu’importe que le rapport ait pris toutes les précautions pour dénoncer l’incursion sexuelle abusive des adultes dans l’intimité des enfants (la véritable définition de la pédophilie) ou encore les dangers de la pornographie, << éducation [sexuelle] dénaturée, incohérente, non réaliste et souvent humiliante >>.

On a vu jusque dans leurs églises (qu’elles soient catholiques, islamistes ou qu’elles se réclament de l’athéisme bigot) à quelles extrémités désastreuses menait la négation obsessionnelle de la réalité sexuelle. En ce sens, le rapport de l’OMS est une bouffée d’air frais dans l’obscurantisme nauséabond d’une époque bien malade.

Aller plus loin

Le rapport intégral de l’OMS 

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