
Face à la pression populaire renforcée depuis le 5 décembre, le système est véritablement en train d’imploser de l’intérieur. Ainsi, cette charge d’une violence inouïe lancée par une syndicaliste policière, Linda Kebbab, contre la justice de son pays, après une attaque non moins cinglante d’une juge du syndicat de la magistrature, Sarah Massoud, à l’encontre des violences policières.
J’accuse la juge Sarah Massoud, qui préfère la présence des black blocs à la paix publique, d’attiser haine et violence contre les policiers, de déstabiliser les institutions, d’utiliser sa fonction aux fins idéologiques. Elle est preuve que des magistrats ont gangrené la justice pic.twitter.com/6slVoeCDIj
— Linda Kebbab (@LindaKebbab) December 8, 2019
Et ce n’est pas la contre-attaque du syndicat de la magistrature qui risque d’apaiser les tensions :
Notre communiqué de presse à la suite des attaques violentes et outrancières de certains syndicats de policiers contre notre secrétaire nationale ⬇️ pic.twitter.com/tlCSW6FTnt
— SMagistrature (@SMagistrature) December 10, 2019
Un pouvoir politique tétanisé et impuissant
Face à ce divorce entre les deux pivots de sa muraille, le pouvoir politiques apparaissent aujourd’hui comme de plus en plus tétanisé et impuissant :
- encore aucune réaction des ministres concernés sur l’échange pourtant incendiaire entre les magistrats et les policiers ;
- la corruption au sommet incapable d’être contenue par le cadenas médiatique : cf. l’affaire Delevoye ;
- un premier ministre manifestement vacillant, annonçant que la réforme des retraites serait plus « plus brutale demain » si celle en cours venait à devoir être suspendue (validant ainsi implicitement et pour la première fois cette dernière possibilité) ;
- un sénateur déposant un amendement aussi bête que méchant pour interdire les vidéos sur les exactions policières (attendons que celui-ci mette sa menace à exécution pour voir !);
- un président réduit à faire le mariolle devant ses confrères étrangers :
Les premiers mots de #Macron sur la grève sont une blague :
«J’ai pleinement rassuré #Poutine en lui disant que les manifestations à #Paris ne concerne pas la réforme des #retraites en Russie»#greves #Greve10décembre #GreveGenerale #grevedu10decembrepic.twitter.com/CKYwNF0zFS
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) December 10, 2019
La pression populaire a les clés de son avenir en main
Depuis le déclenchement du mouvement des Gilets jaunes il y a plus d’un an, le pouvoir politique ne tenait que par le verrou police-justice, le premier par la férocité de sa répression, le second par la sévérité de ses jugements contre les Gilets jaunes.
Le cadenas médiatique s’étant désintégré depuis belle lurette comme en témoigne le soutien massif de l’opinion publique pour les mouvements protestataires, qu’adviendra-t-il du pouvoir si le verrou police-justice vient à sauter ?
Ce qui apparaît en tout cas nettement au vu des récents évènements, c’est que devant cette dislocation manifeste du système, la pression populaire a plus que jamais les clés de son avenir en main.