
En appelant à ne pas accorder une voix pour Le Pen au 2nd tour de la présidentielle 2022, Jean-Luc Mélenchon s’est sans doute avancé un peu imprudemment, en même temps qu’il a indisposé nombre de ses partisans. Car la question cornélienne qui se pose pour le 2nd tour de cette présidentielle est la suivante : comment voter contre Macron… sans voter pour Le Pen ?
Il y a bien sûr la possibilité de l’abstention qui peut elle aussi être un acte politique offensif. Mais j’aimerais bien entendre ce que vont en dire tous ceux qui ont incendié les abstentionnistes potentiels du 1er tour sur l’air des « nos parents se sont battus pour le droit de vote », « s’abstenir c’est renoncer au droit de s’exprimer », « c’est faire le jeu de Macron ».
Je vais donc poser ici des éléments de réflexion et d’appréciation pour que chacun sache bien à quoi l’expose sa décision finale.
Les arguments en faveur du vote contre Macron
L’avantage avec Macron, c’est qu’on a un quinquennat complet pour savoir ce qui nous attend lors d’un second :
- la privatisation du gouvernement de la France par des cabinets conseils d’obédience US (McKinsey and co)
- des décisions sous influence des lobbies privés (BigPharma lors de la crise sanitaire)
- un détricotage assuré de tout ce qui reste de nos services publics sur instruction de l’UE et de la finance internationale au nom de la “liberté des marchés”.
Les arguments en faveur du vote contre Le Pen
Faute d’expérience, avec Le Pen à la tête de l’État, on entrerait en territoire inconnu. En dehors de son obsession anti-émigrés primaire, ses idées régressives sur une imaginaire France d’avant et le réflexe répulsif qu’elle suscite, restent des points d’interrogations légitimes :
- a-t-elle autour d’elle une équipe capable de diriger un pays ?
- sera-t-elle en mesure de résister aux opérations de “séduction” que ne manqueront pas de mener auprès d’elle les cabinets privés et les lobbies sans foi, ni loi ?
- ne va-telle pas se retrouver dans le rôle d’une Trump en jupon après son élection ?
Le programme, d’abord le programme
Il y a aussi un autre élément propice à la réflexion et à l’appréciation : le programme. On nous l’a assez rabâché à gauche : on ne vote pas pour une personne, mais pour son programme, d’abord son programme. Eh bien, faisons un petit examen comparatif entre les projets des deux finalistes, ajoutés à celui du candidat arrivé 3ème.

Eh oui, pas facile, n’est-ce pas ? Les points communs entre les programmes de l’Union populaire et du Rassemblement national (en vert) sont bien plus nombreux que pour ceux du RN et de La République en marche. Mais un programme reste un programme et les promesses n’engagent que ceux qui les croient.
Non, non, non, n’attendez pas ici de consigne de vote ou d’abstention. Ni que je vous dise ma décision personnelle. Je pose juste ça ici. Débrouillez-vous.