Présidentielle 2nd tour : éloge de la fuite

photo montage : Nos lendemains

La France est un bâtiment en feu. Le 24 avril, les résidents auront le choix entre sauter dans le vide pour échapper aux flammes (vote Le Pen), se précipiter dans les flammes pour échapper au vide (vote Macron), ou prendre la fuite (abstention).

Des années sombres nous attendent

Plus rien ne peut sauver le bâtiment en feu. Ni un repli nationaliste sur des valeurs étriquées. Surtout pas un nouveau mandat confié à l’incendiaire. Ni même en attendant le dérisoire pompier législatif. Quel que soit l’élu au soir du 24 avril, quel que soit le résultat des législatives, le pays est promis a des années très sombres.

J’en suis à ma neuvième présidentielle sous le régime de la 5ème République. Rien n’en est jamais sorti de bon (à part un petit intervalle fugace en 1981-82). Au contraire, tout est allé de mal en pis jusqu’à cette sinistre édition de 2022. Après les Trente glorieuses, les trente foireuses. La 5ème République est morte, muée en caricature de démocratie, corrompue à l’os. Ses acteurs, de droite comme de gauche, appartiennent au passé, pathétiques. (J’ai des échos du débat Macron/Le Pen en train de se dérouler au moment où j’écris ces lignes : plus affligeant, tu meures !)

Se mettre à l’abri

Ne reste plus que la fuite comme le conseillait le neurobiologiste Henri Laborit dans son ouvrage Éloge de la fuite. Fuir, c’est-à-dire accepter de mener une vie beaucoup plus modeste et rejoindre la marge. Fuir le tumulte du système en train de mourir. Se désintoxiquer des cris de fureur, limite terreur, qui prolifèrent en cette fin de campagne présidentielle hystérique. Attendre que passe la tourmente. Se mettre à l’abri.

Après tout, les deux confinements, l’obligation vaccinale, les pass sanitaire puis vaccinal, nous auront appris à vivre de peu, à nous familiariser avec la clandestinité, à contourner les tempêtes déclenchées par des imbéciles.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.