
J’avais la conviction que cette présidentielle, comme les précédentes d’ailleurs, n’apporterait rien de bon, au point d’avoir un instant songer à n’y point participer. Campagne pipée, candidats has been, institutions politiques et médiatiques sous influence… Et puis les évènements ont fait que j’ai pensé – j’avais envie de penser – qu’à défaut du bon, il y avait peut-être un moyen d’éviter le plus mauvais en tentant d’éliminer le plus dangereux des postulants.
Peine perdue. J’étais loin d’imaginer – ou du moins je me refusais à l’admettre – que le problème n’allait pas seulement venir des candidats, mais des électeurs. Des électeurs sonnés par cinq années de résignation et de soumission, conclues par deux années de crise sanitaire sciemment provoquée – par interdiction de soins, confinements tracassiers, mascarade autour des masques, obligation de vaccination bidon, pass sanitaire, vaccinal…
Le propre d’un effondrement, c’est d’aller jusqu’à son terme
Le résultat est à la hauteur de nos désillusions : un désastre. Les électeurs – je veux dire “le peuple” – portent une large part de responsabilité dans cette déchéance. Le désastre n’a pas commencé lors de ce premier tour de la présidentielle 2022. Ni même lors de ce dernier quinquennat. On peut le dater du tristement célèbre 21 avril 2002 lorsqu’un certain Jean-Marie Le Pen effaça la présence d’un Lionel Jospin au second tour de l’édition présidentielle de cette année maudite. Depuis tout n’a été que de mal en pis et je vous fiche mon billet que rien n’arrêtera désormais cette dégringolade vertigineuse.
Mais les humains sont indécrottables dans leur obstination à parier sur leur intelligence et sur leurs capacités de réaction. La tendance après ce premier tour désespérant est de miser sur un sursaut populaire sur fond de choix entre peste et choléra. Il y en a même qui pronostiquent pour la énième fois un possible renversement de tendances lors des législatives. Pathétique ! L’effondrement n’est pas un vain mot. Et le propre d’un effondrement, c’est d’aller jusqu’à son terme, quels qu’en soient les dégâts.
Quant aux rescapés – je sais qu’il en existera, peu nombreux –, il leur reste à construire une vie décente sur des décombres. Il leur faut trouver ces étincelles de vie qui leur permettront de traverser cet épisode douloureux et tragique de l’histoire de France.