PLUS PRÈS D’AILLEURS

((/public/L_autobus.jpg|L’autobus|L|L’autobus)) Un petit rafraîchissement en passant. Elle, je l’ai connue haute comme trois pommes, copine de maternelle avec ma fille aînée. Je l’ai vue grandir, devenir adulte, hésiter, se cogner à quelques murs existentiels. Et puis un jour, elle est partie. En voyage. Avec lui que je ne connais pas, mais c’est tout comme. Le présent s’impose, car au moment où sont écrites ces lignes, ils y sont encore. Ne parlent pas de date de retour.

Jaipur, Darjeeling, Pokhara, golfe du Siam, Kohchang, Mandalay, le lac Inle… Des noms étranges pour des contrées qui ne le sont pas moins : Inde, Rajasthan, Népal, Thaïlande, Birmanie… Ils tiennent la chronique photographique de leur périple au jour le jour (enfin, quand ils trouvent un point Internet), sur un blog au titre évocateur : [Plus près d’ailleurs|http://www.pluspresdailleurs.fr]. Les images sont magnifiques, invitent à la visite. Et illustrent à elles seules la qualité des deux voyageurs. __Une aventure à la portée de tous ceux qui refusent de se laisser gâcher la vie__ Ceux-là se fondent aux mondes qu’ils traversent, restituent leurs beautés. La misère, les drames, les injustices du sort ou des hommes sont transcendés par des paysages somptueux, des monuments grandioses et le chatoiement des couleurs dont les gens de là-bas parent leur quotidien. Pourquoi est-ce que je vous parle de tout ça ? Sans doute un besoin d’air frais. Eux n’ont rien à vendre, rien à intimer, ne demandent rien, n’ont aucun record à battre ou exploit à faire valoir. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment d’eux dont il est question ici. Mais plutôt de l’exemplarité de leur aventure. Ils ne roulent pas sur l’or (elle, aide bibliothécaire en vacance prolongée de poste ; lui, assistant d’architecte au chômage), se débrouillent selon leurs moyens, se contentent de peu, assurent la nourriture, l’hébergement. Se déplacent en autobus bringuebalants, en trains chaotiques, à pied. En fait, ils sont juste comme vous et moi. Et chacun d’entre nous pourrait être eux, s’il le voulait. Ces deux-là, avec leurs trois francs six sous en poche et leurs millions de petites fleurs dans les yeux, sont une si jolie petite brise vivifiante dans ce monde asphyxié. Respirons. ///html

Photo : Julien Da Silva Lopes

///

A propos de Pierrick Tillet 3383 Articles
Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.