C’est un phénomène bien connu : en période de crise aiguë, la radicalisation des esprits finit toujours par pointer le bout de son nez et craqueler méchamment le vernis des convivialités de circonstance. Dernière victime en date, la chroniqueuse de France Inter, Pascale Clark, dans son impayable interview d’un syndicaliste en grève.
Ça se passait le mardi 7 février à 7h51 tapante sur France Inter et c’est relevé par l’impitoyable site Acrimed (Action-Critique-Média). Pascale Clark interrogeait Mickaël Wamen, responsable syndical CGT à l’usine Goodyear d’Amiens-Nord.
<< Mickaël Wamen, il paraît que les forces de l’ordre craignent des débordements, votre état d’esprit est belliqueux ? >>
Euh, non, non, se défend le syndicaliste qui attribue aux médias et aux chroniqueurs (genre Pascale Clark) cette présentation tronquée des évènements.
<< Ouais, mais Strasbourg la semaine dernière, Mickaël Wamen, Strasbourg la semaine dernière, on a vu des actes de vandalisme… >>
<< Merciiii >>
En attendant, dans les affrontements avec les policiers appliquant la politique répressive du gouvernement de gauche, c’est bien un ouvrier qui a perdu son œil, tente d’intercéder un Mickaël Wamen de plus en plus sur la sellette médiatique. Pascale Clark :
<< Pire que Sarkozy ? Un gouvernement de gauche ? C’est pire qu’un gouvernement de droite ? >>
Et l’échange acide de se poursuivre entre un syndicaliste bien déterminé à ne pas s’en laisser conter et une chroniqueuse mondaine dont le florilège des interventions relevées par Acrimed constitue en soi tout un poème :
<< Apparemment ça ne vous calme pas… Vous les aimez pas beaucoup finalement [le gouvernement socialiste, ndlr]… Mickaël Wamen, vous avez choisi la ligne dure à la CGT… Est-ce que vous comptez, vous les manifestants, entrer dans Paris ?… Merciiii. >>
L’interview de Mickaël Wamen par Pascale Clark
Les « résistants » rose bonbon
On est loin du ton badin façon gauche rose bonbon décomplexée employé généralement par Miss Clark dans ses émissions teintées d’une gentille impertinence juste ce qu’il faut. La donzelle sort ses griffes et enfile là, bien imprudemment et impudemment, les bottes un peu fielleuses d’une Christine Okrent à la fin de carrière bouffée par les aigreurs.
On ne sait si Patrick Wamen et ses hordes de gueux vont entrer dans Paris, mais madame Clark et ses confrères semblent fort décidés à résister et à défendre mordicus la place privilégiée qui abrite leur pré-carré.
Pas grave, en fait. Tout à fait dans l’ordre des choses quand elles entrent en désordre. On rappellera juste en riant, pour faire le parallèle, la célèbre interview d’un autre syndicaliste forcené, l’ex-Conti Xavier Mathieu, par un autre gentil défenseur zélé du microcosme, David Pujadas.
L’interview de Xavier Mathieu par David Pujadas