Panne Facebook : la réconfortante fragilité d’un géant aux réseaux d’argile

Mark Zuckerberg Facebbok

Facebook et sa bande (Instagram, Messenger, WhatsApp) se sont pris une méchante secouée hier soir : cinq heures de noir absolu, une dégringolade vertigineuse en bourse, un patron qui grille des milliards en un éclair…

Je suis un utilisateur assidu de ce réseau social. J’y puise une bonne partie de mes infos. Une bonne partie de l’audience de mon yetiblog vient des partages que j’y fais. Mais – comment vous dire ? – je dois avouer que j’ai éprouvé une certaine jubilation à voir ce géant aux réseaux d’argile se prendre un gadin aussi monumental en un tournemain.

Pendant la panne – on ne savait pas alors quand et même si elle allait prendre fin – je me suis rendu compte que je pouvais facilement m’en passer, de ce réseau social, qu’il ne me manquerait finalement pas. Pas plus que ne me manquent les cafés, les restaus, les cinés, les centres commerciaux dont je fais assez facilement le deuil pour défaut de pass sanitaire.

Les milliards envolés ? Je m’en foutais. D’un, ce n’était pas les miens. De deux, ce n’était même pas ceux de Zuckerberg et de ses acolytes. Ces types ont inventé un business virtuel, des finances virtuelles affranchies de l’économie réelle, des banques virtuelles sans agence, sans coffre-fort. Leur fric est virtuel, des écritures sur des ordis. Que les ordis tombent en rade, plus de fric ! Et c’est bien ce qui les emmerde, les truands à la #PandaPapers : constater, via une panne, que leur puissance ne tient qu’à un fil (numérique).

Petit retour à la réalité en dur

Le jour va bientôt se lever. Je vais descendre à la cale voir mes potes. On va se tâter de savoir si on met les filets pour attrapper notre godaille de mulets, ou de bars, ou de daurades, ou de seiches quand c’est la saison. Même pas besoin d’essence, une paire de rames suffit.

À bien y réfléchir, on ne peut pas mourir de faim sur ma presqu’île. Les vents d’ouest ont ramené une branlée de bigorneaux. Il y a des huitres sauvages à foison (très bon le zinc des huitres contre le covid), des palourdes, des pétoncles par fortes marées. Même les berniques qui couvrent les rochers peuvent constituer un plat de choix.

Marre du poisson et des fruits de mer ? Il y a des éleveurs sur la presqu’île. En cas de panne impromptue des banques virtuelles, c’est bien le diable si on ne peut pas leur échanger des ailes de raie ou des soles contre des beefsteaks ou des poulets. Les potagers du coin, privés ou artisanaux, produisent suffisamment pour assurer l’autonomie des habitants. Il y a des pommiers partout, des cerisiers, des mûriers à ne savoir que faire des confitures, des framboises, des fraises. Et la saison des champignons vient de commencer.

Hého, le Yéti, tu t’éloignes de ton sujet : Facebook, la panne. Ben voyez, j’avais déjà oublié. Comme quoi…

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.