Pandémie : le naufrage d’une société révélé par un virus

Rien de telle qu’une bonne pandémie pour mettre à nu l’état réel d’une société en train de sombrer.

La pandémie vue des hautes sphères, dans les nuages :

Tandis qu’en bas, au ras du terrain et des réalités :

#COVID19 et communication cache misère. Je ne suis pas du ministère de la santé, Je ne suis pas de la Direction générale de la Santé, je ne suis pas des Agences régionales de Santé… Je suis juste un médecin généraliste… il n’y a pas assez de moyen de protection.

La médecine de ville, dans toutes ses composantes médicales et paramédicales est quasi sans moyen de protections : pas ou peu de masques, de sur-blouses, de lunettes de protection, de soluté hydro-alcoolique. Pas de test… Pas de moyen de prescrire des moyens de protections.

Ce manque de matériel se retrouve aussi dans beaucoup d’établissements sanitaires publics et privés. Il nous est demandé dans les établissements d’user de masques périmés. En ville, nous voyons incrédules les rassemblements en plein air suspendus et les métros continuer…

Nous ne comprenons pas qu’il n’y ait pas de nettoyage de port de masques au sein des zones confinées afin que chaque patient qui s’ignore ne contamine d’autres patients. Nous ne comprenons pas que l’on teste si peu de patients. Alors que nous allons être en première ligne.

Nous ne comprenons pas qu’il y est une volonté de ne pas savoir l’importance de la circulation du virus. Pour lutter contre une menace il faut aussi la voir. Nous ne comprenons pas que l’on ne teste pas les soignants symptomatiques afin de mettre ensuite en évidence les immunisés.

Nous ne pouvons supporter que ceux qui parmi nous sont porteurs de pathologies chroniques ou au système immunitaire affaibli ne fassent pas l’objet de protections particulières. Nous sommes juste des soignants, nous allons remplir notre mission, nous serons auprès de vous quoi qu’il arrive..

Sans moyens de protections, certains d’entre nous seront atteints, certains devront s’arrêter quelques jours ou plus, d’autres possiblement contamineront leurs patients comme cela a pu être observé dans nombre d’établissements de différents pays.

Nous ferons tout pour empêcher cela, mais si les moyens de protections restent aussi faibles, cela impactera d’une façon ou d’une autre nos exercices. Nous sommes celles et ceux qui vont être mis à contribution pour permettre à nos consœurs et confrères hospitaliers de ne pas être dépassés et de pouvoir se consacrer aux cas les plus graves . Si les moyens existent et il faut le dire précisément : combien de masques FFP2 , de kits de protections, quel état des stocks? Si ils n’existent pas et il faut le dire.

(Témoignage du Dr Marty, médecin généraliste, recueilli via Twitter)

=> Illustration : évolution du nombre de lits d’hôpitaux pour 1000 habitants.

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.