Nouvelle récession en vue… une aubaine pour les Gilets jaunes !

Longtemps qu’on l’annonce, mais cette fois elle est bien à nos portes : trois pays de l’UE sont d’ores et déjà en récession ou quasi, dont l’Allemagne. La France guère mieux lotie (PIB +0,2% seulement au T2). En fragilisant un peu plus les pouvoirs en place, cette nouvelle crise européenne est une aubaine… pour ceux qui veulent les détruire (suivez mon regard vers les Gilets jaunes) !

Un billet paru dans Markets Insider.


Trois des plus grandes économies d’Europe sont probablement en récession – et la BCE est à court de munitions

  • Trois des plus grandes économies d’Europe – l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni – sont en récession ou sur le point de l’être, ce qui pourrait constituer un danger pour la zone euro.
  • L’Allemagne, épine dorsale industrielle de l’Europe, bégaie. Le taux de chômage a augmenté pour la deuxième fois en trois mois.
  • L’économie britannique s’est contractée pour la première fois depuis 2012, le PIB ayant reculé de 0,2% d’avril à juin.
  • La crise de la dette italienne n’est aggravée que par l’incertitude politique.

L’Europe pourrait être sur le point de faire face à une crise, alors que trois de ses plus grandes économies s’effondrent en même temps. De plus, la Banque centrale européenne semble ne plus avoir de moyens pour relancer l’économie.

Qu’est-il arrivé ?

L’Allemagne est la plus grande économie d’Europe. L’Allemagne dépend beaucoup des exportations étrangères, ce qui signifie qu’elle est victime du ralentissement du commerce mondial imputable à la guerre commerciale sino-américaine.

Mercredi, l’Allemagne a annoncé que sa production industrielle avait diminué de 1,5% en juin. Selon Oxford Economics, « tous les principaux secteurs, à l’exclusion de la construction, ont chuté au cours du mois, les tensions commerciales continuant d’affecter le secteur ».

Au deuxième trimestre, la production industrielle a diminué de 1,9% en glissement trimestriel, ce qui, selon les économistes, est « la plus forte baisse trimestrielle depuis 2012 ».

« Notre indicateur du PIB allemand laisse entrevoir une contraction au deuxième trimestre », alors que les commandes d’usines diminuent.

Cela a une incidence sur les emplois. L’économiste en chef de HSBC, Stefan Schilbe, écrit dans une note récente que le chômage avait augmenté en juillet, la deuxième augmentation en trois mois. Le ralentissement, comme l’a dit Schilbe, commence à « laisser une marque (modeste) sur le marché du travail ».

Le Royaume-Uni ne se porte pas beaucoup mieux

L’économie britannique s’est contractée pour la première fois depuis 2012 au deuxième trimestre, ce qui montre clairement les effets de l’incertitude  d’un Brexit « sans accord » sur l’économie britannique.

« La confiance dans la santé de l’économie britannique a été durement touchée ce matin », déclare Lukman Otunuga, analyste de recherche principal chez FXTM, vendredi.

Les investissements des entreprises ont diminué lors de cinq des six derniers trimestres.

« Le gouvernement et les ménages ont plutôt soutenu l’économie », déclare vendredi Ranko Berich, responsable des analyses de marché chez Monex Europe. « Il s’agit d’une situation manifestement insoutenable pour l’économie, et souligne à quel point le Brexit a déjà des conséquences néfastes. »

La livre a chuté de 0,4% par rapport au dollar américain.

« Le chiffre décevant du PIB annoncé aujourd’hui devrait sonner l’alarme sur le Brexit, qui plongerait l’économie britannique dans un gouffre. Ce scénario défavorable pourrait amener la Banque d’Angleterre à réduire ses taux d’intérêt plus tôt que prévu, dans le but de relancer l’économie britannique », ajoute Otunuga.

L’Italie traverse une période tumultueuse

Vendredi, le vice-Premier ministre italien a appelé à un vote de censure au sein de son gouvernement. Les marchés ont plongé et les rendements obligataires ont grimpé de 17 points de base à 0,225%.

La dette italienne est supérieure à 130% du PIB – un niveau historiquement élevé – et il ne semble pas que cela va s’améliorer.

« Le gouvernement italien ne peut rien faire pour empêcher son taux d’endettement d’augmenter. Pour un certain nombre de raisons, notamment son appartenance à la zone euro, les trois voies de réduction de la dette – croissance plus rapide du PIB, austérité budgétaire, inflation plus forte – sont soit fermés, soit inefficaces. Nous pensons donc que l’Italie sera éventuellement contrainte à une restructuration de sa dette ou à un défaut de paiement absolu », écrit Capital Economics.

Que peut faire la BCE pour lutter contre ce gâchis ?

Pas grand chose.

La Banque centrale européenne réduira probablement ses taux en septembre et allégera la pression sur l’Europe en assouplissant sa politique, mais cela ne suffira probablement pas.

Les taux d’intérêt sont déjà négatifs, à -0,4%. Négocier davantage créerait des problèmes logistiques qui pourraient, de manière contre-intuitive, réduire encore plus les prêts bancaires (car les banques perdraient encore plus d’argent en prêtant à des taux encore plus négatifs).

En résumé, La BCE n’a pas beaucoup d’armes dans son arsenal pour stimuler l’Europe et l’Europe est totalement enlisée.

=> Source : Markets Insider (traduction : Pierrick Tillet)
=> Lire aussi : La production chute en Allemagne (Usine nouvelle)

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