Ha ha, pas dans le Figaro ou sur TF1 qu’on l’aurait trouvée, celle-là ! Figurez-vous qu’un certain citoyen Alain Garrigou, ci-devant professeur de sciences politiques à Nanterre, a mené sa petite enquête sur le curriculum vitae universitaire de notre bien-aimé « Président ». Je veux dire son curriculum vitae officiel, celui que le mari de la chanteuse jette à la figure de la piétaille et de sa basse-cour pour leur en imposer.
Un parcours universitaire fantasmé
Ce qui figurait, avant l’élection présidentielle de 2007, sur les sites du ministère de l’Intérieur, du Conseil Général des Hauts de Seine, du cabinet d’avocats Arnaud Claude/Nicolas Sarkozy, du Conseil Général des Hauts de Seine :
- maîtrise de droit privé ;
- certificat d’aptitude à la profession d’avocat ;
- DEA de sciences politiques obtenu avec mention ;
- études à l’Institut d’Études politiques de Paris.
Seulement voilà, les conclusions de l’enquête du citoyen Garrigou valent leur pesant de ridicule élyséen :
- certificat d’aptitude à la profession d’avocat obtenu sur le fil avec la note médiocre de 20 /40 ;
- aucune trace dans les archives de Paris X Nanterre d’un DEA attribué à l’élève Sarkozy de Nagy Boca ;
- et si ce dernier figure bien dans le procès-verbal de la première session, il s’est retrouvé ajourné pour ne pas s’être présenté à l’épreuve écrite terminale et n’avoir pas rendu son mémoire ;
- aucune trace d’un Sarkozy de Nagy Boca dans l’annuaire des anciens élèves de Sciences Po, ce qui signifie pour le moins que notre « auréolé » n’a pas mené ces études à leur terme.
Un baccalauréat de pénible récupération
Bon, bon, me direz-vous, tel fils, tel père. Simples peccadilles de jeunesse d’un bachelier triomphant, mais pressé d’en découdre avec les réalités abruptes du terrain, sans passer par les affres poussiéreuses des velléitaires théories scolastiques.
« Bachelier triomphant » ? Hé hé, voici les notes recueillies par le candidat n° 18917 (devinez qui ? ) en 1973, jury 80, lycée Molière à Paris :
- 7/20 à l’épreuve écrite de français et 12 à l’oral ;
- 9/20 en philo ;
- 8/20 en maths ;
- 10/20 en anglais ;
- 11/20 en économie (on n’est pas sorti de la crise ! ).
En bref, 142 petits points riquiqui sur 300, ce qui valut obligation à notre besogneux futur « maître du monde » de se présenter à l’épreuve cruelle du repêchage des naufragés.
Une mystérieuse disparition
Notons tout de même, à propos de l’affaire du DEA, que l’université a démenti les affirmations du professeur Garrigou et précisé que Nicolas Sarkozy avait « profité comme d’autres >> d’un << système de dérogation généralisée >>, à savoir la possibilité d’obtenir son DEA en deux ans.
Dont acte, s’est incliné le citoyen Garrigou… en faisant finement remarquer que le procès verbal de la deuxième session à laquelle participait prétendument le futur président avait tout bonnement disparu des archives (et que c’était comme par hasard le seul et unique à manquer à l’appel !)
Laissons donc, sourire narquois aux lèvres, le bénéfice du doute à notre besogneux. Mais essayez donc, vous, de vous présenter à un entretien d’embauche en vous prévalant de diplômes dont vous n’avez aucune preuve tangible LOL
Le genre pétomane des cimes
Qu’on s’entende bien, il n’est pas ici question d’attirer la vindicte sur la confrérie des cancres patentés, lesquels nous seraient plutôt sympathiques, d’autant qu’il suffit de se risquer dans un lycée professionnel pour mesurer à quel point leur sombre réputation est surfaite par quelques imbéciles infatués. Ceux-là au moins ne cherchent pas à péter plus haut que leur cul. Et s’en accommodent parfois fort joliment.
Mais notre esbroufeur, lui, est plutôt du genre pétomane des cimes et croit bon d’inonder le monde d’en bas d’effluves (universitaires en l’occurrence) qui ne sortent même pas de son auguste derrière.
Non, ce qui, ici, nous fait hurler (de rire), ce sont les tentatives pitoyables d’un médiocre à peine passable pour échapper à la condition qui est la sienne et faire croire à ce qu’il ne sera jamais : un non-médiocre de génie.