Municipales : confirmation de la dislocation de la 5ème République

Avec un taux d’abstention record de près de 60%, le second tour de ces municipales a confirmé la désaffection d’une large majorité de citoyens pour la démocratie façon 5ème République.

Distinguer les vainqueurs et les vaincus de ce scrutin tient de l’artifice médiatique. La première leçon de cette nouvelle consultation électorale foirée est que l’ensemble des partis institués de la 5e République ne mobilise plus, désormais, qu’une minorité d’électeurs.

Encore qu’il est fort probable que les 40% de participants ne votent même pas par conviction, juste par habitude, devoir ou pour faire barrage à un plus pire (le vote “utile”).

Dans ce contexte, la “victoire” des candidats EELV n’apparaît plus que comme le vague rebond d’un parti fantomatique dans une “épidémie démocratique” en train de s’éteindre. La défaite de LREM  fait figure de victime résiduelle peu surprenante. La France insoumise, contrainte de se raccrocher à les listes d’union, incapable de gagner une seule municipalité d’importance, est une malade durablement sous perfusion.

Quelle force pour reconquérir la confiance des 60% d’abstentionnistes écoeurés ?

La seconde leçon de ce scrutin caricatural est que la force politique qui parviendra à conquérir l’estime des 60% d’abstentionnistes écoeurés tiendra dans ses mains le destin du vrai monde d’après.

Cette nouvelle force politique est encore en gestation. La seule certitude est qu’elle ne peut plus provenir du paysage politique has been de la 5ème République. Elle peut être une force politique à visée électorale, tout comme elle peut jaillir d’une minorité activiste agissante.

Séduire ces 60% d’une population dégoûtée suppose à la fois une certaine empathie avec ses interlocuteurs et un bon sens pratique (incompatible avec les théories fumeuses et les idéologies qui se mordent la queue).

Hého, les amis, vous êtes bien d’accord qu’on ne peut plus continuer comme ça ? Qu’on ne peut pas se laisser contaminer sans réagir par le virus meurtrier de cette dislocation politique sordide ? Qu’on ne peut pas se laisser noyer comme des chats indésirables dans la mare d’un chômage et d’une précarité galopante ? Va-t-on continuer à crever à petit feu dans les effluves de leurs pollutions pendant qu’ils font mumuse avec leurs jeux de pognon ? Pendant l’épidémie de Covid, n’est-ce pas nous qui avons dû et su fabriquer nous-mêmes les masques dont ces morts-vivants nous spoliaient ?…

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Un voyageur à domicile en quête d'une nouvelle civilisation.