
L’histoire récente de la Coupe du monde de foot démontre que les dirigeants politiques sont loin de bénéficier toujours d’une victoire de leur équipe.
Après la victoire de l’équipe de France sur la Belgique en demi-finale mardi soir, c’est le déluge sur les réseaux sociaux :
Pourtant les exemples de 1998 et de 2014 montrent que la récupération politique de tels évènements n’a guère profité ou pâti aux dirigeants des pays vainqueur ou vaincu.
En 1998, année de la victoire de l’équipe de France, le président Chirac et le premier ministre Jospin rivalisèrent pour récupérer à leur profit le triomphe des Bleus.
Quatre ans plus tard lors de la présidentielle 2002, Jacques Chirac ne parviendra même pas à atteindre le seuil des 20% au premier tour, ne gagnant le second qu’au bénéfice du vote utile anti-Le Pen ; Lionel Jospin sera brutalement éjecté du paysage politique français.
En 2014, véritable catastrophe nationale au Brésil, la Seleção est humiliée 1-7 par l’Allemagne en demi-finale sous les yeux désespérés de la présidente Dilma Rousseff.
Moins de quatre mois plus tard, en octobre, Dilma Rousseff est réélue à la présidence de son pays.
Ce matin du 11 juillet 2018, le flot de vitupérations bien-pensantes contre les effets bénéfiques supposés d’une récupération politique apparaît donc comme le délire d’esprits un brin intoxiqués. Et la moralité de l’histoire est que les peuples ne sont pas toujours aussi cons que le proclament ceux qui parlent en leur nom.
