
Dans l’opinion publique, il est mort. Déconsidéré, moqué, ridiculisé, détesté. Mais Macron a une arme : les institutions politiques bétonnées de la 5e République.
Pas de destitution possible, pas de référendum révocatoire, un système parlementaire taillé sur mesure faisant dépendre les élections législatives de l’élection présidentielle.
Dès lors l’arme de la motion de censure n’est qu’un pétard mouillé sans conséquence. L’oppossition débattra, condamnera, tonitruera… mais la motion de censure, devenue coquille vide pour donner une ultime illusion de débat démocratique, sera naturellement repoussée.
Les députés de la majorité se plieront au désir du prince, tout comme les sénateurs,tout comme les hauts fonctionnaires à la Strzoda ou à la Gibelin. Trop d’intérêts à préserver, de postes à sauver, de menaces à éviter.
Lorsqu’il s’obstine à ne trouver de sortie de crise qu’institutionnelle, Jean-Luc Mélenchon, même à son corps défendant, ne fait que renforcer l’arme institutionnelle, la seule qui, hormis peut-être l’armée, reste désormais au président déchue, mais accrochée à son trône.
Dans ce qu’est aujourd’hui la 5e République, seul un coup d’État insurrectionnel peut modifier un désastreux cours politique des choses.